L'exposition L'Unicef des enfants se tient jusqu'au 20 novembre au Centre CDP Capital. Elle s'accompagne d'un magnifique livre de photos d'enfants dont le regard ne laisse personne indifférent.

Mario Cavalancia et Christiane Roy sont avocat et médecin. Une situation, comme on dit. Une famille aussi, six enfants. Mais, éveillée à travers les voyages, leur conscience d'un monde qui n'est pas le leur les a amenés à agir. Un livre et une exposition. Un objectif: un million de dollars pour les enfants, ceux de l'Unicef.

 

«Nous, on a été chanceux dans la vie, avoue M. Cavalancia. Mais ça va vraiment mal dans le monde et les enfants sont souvent les premières victimes de la bêtise humaine. On voulait faire quelque chose, contribuer.»

Après avoir choisi quatre problématiques précises auxquelles ils voulaient s'attaquer avec l'Unicef -la prévention du sida en Haïti, les écoles au Rwanda, l'éducation des filles en Afghanistan, la réinsertion des enfants soldats au Congo- ils ont eu accès à une banque de plusieurs milliers de photos d'enfants du monde entier. Des portraits qui parlent: un contexte, une détresse, une histoire.

«Chaque photo porte un message, dit l'avocat de 53 ans. Elles ont été prises dans des situations de crise, dans des pays où les choses ne vont vraiment pas bien. La plupart nous ont beaucoup émus.»

Le projet ne s'est évidemment pas financé tout seul. Des commanditaires ont été nécessaires pour la réalisation du livre et de l'exposition. Quatre «présidents» ont de plus parrainé le projet: l'ex-premier ministre Lucien Bouchard, Thierry Vandal d'Hydro-Québec, Aldo Bensadoun des chaussures Aldo et Jean-Pierre Léger des rôtisseries Saint-Hubert.

Les deux Montréalais ont retenu 207 photos pour le livre L'Unicef des enfants et 125 d'entre elles se retrouvent sur le parquet de la Caisse de dépôt et placement, face au Palais des congrès. Les photos peuvent être achetées par les visiteurs dans le cadre d'un encan silencieux.

L'exposition présentée à Montréal est une première mondiale. Si tout va bien, elle pourra sans doute être reprise ailleurs, le tout au profit des projets soutenus par l'Unicef.

Ceux qui donnent de l'argent pour les nobles causes, parfois, en ont beaucoup. Parmi eux, quelques-uns en auront perdu beaucoup ces derniers temps en raison de la crise. M. Cavalancia le sait, il est conseiller fiscal.

«Ici, dit-il, on est toujours malheureux pour ce qu'on ne possède pas. On ne se rend pas compte que ce que nous avons représente des milliers de fois plus que ce à quoi ne peuvent même pas rêver des millions de gens sur la planète. Pensons-y.»