Il est l'arrière-arrière-arrière-arrière-petit-neveu de Napoléon. Et l'aîné de la seule branche survivante de la famille Bonaparte. Présent hier, au Musée des beaux-arts, Son Altesse impériale a répondu à nos questions.

La Presse - On vous appelle Charles Napoléon. Pourquoi pas Bonaparte?

Charles Napoléon - Selon la tradition monarchique, la branche aînée de la famille reprend le prénom du fondateur. Mon ancêtre, Jérôme, était le frère cadet de Napoléon. Quand la branche aînée n'a plus eu d'héritier, c'est la branche cadette qui est devenue l'aînée. C'est ainsi qu'elle a repris le nom Napoléon.

 

Q : D'après Wikipedia, votre père vous aurait privé du titre de «chef de la Maison impériale» pour le donner à votre fils Jean-Christophe. Pourquoi?

R : Il y a effectivement eu un débat au sein de la famille, soulevé par mes parents qui avaient une vision très traditionnaliste, très «empire», de notre nom. J'ai des convictions républicaines, et j'ai toujours préféré la période Bonaparte (pendant la révolution) à la période Napoléon, plus «monarchisante». C'était un débat plus éthique et politique que dynastique.

Q : Vous avez grandi dans une famille de sang impérial. Entendu parler de Napoléon toute votre enfance. C'est un poids lourd à porter?

R : Oui, mais j'en suis sorti. Je ne ferais jamais la même propagande auprès de mon fils.

Q : Est-il conscient du nom qu'il porte?

R : Pour l'instant, il a 21 ans. Il est aux études. Il fait le tour du monde. Il est sur une autre planète.

Q : Combien reste-t-il de Napoléon en France?

R : Mon frère, mon fils, mes trois filles, mes deux soeurs et leurs trois enfants. Incluant moi, cela fait 11 personnes.

Q : Selon la thèse bien connue de Ben Weider, Napoléon serait mort empoisonné. Qu'en pensez-vous?

R : L'Histoire n'est jamais quelque chose d'arrêté. Je connais bien la position de M. Weider Je crois qu'il a apporté des éléments très probants. Le débat n'est pas clos. De plus en plus de gens, même les tenants de la vérité officielle - à savoir qu'il est mort d'un cancer de l'estomac - admettent aujourd'hui que la question peut se poser. Par conséquent, il y a une ouverture.

Q : Y a-t-il en France, des gens qui veulent ressusciter l'Empire, comme d'autres veulent ramener la monarchie? Est-ce qu'on vous a déjà pressenti à cet sujet?

R : On n'a pas osé me poser cette question. Les gens savent que je suis républicain. Pour répondre à votre question, il reste encore quelques bonapartistes en Corse. Je les ai même battus en 2001, pour la mairie d'Ajaccio. J'étais adjoint au maire.