Les musées devraient bien survivre à la crise financière. La planète muséale a appris depuis des années à créer des expositions à succès en accueillant de mieux en mieux ses visiteurs.

Dans une classe à part, toutefois, le Louvre reçoit plus de personnes de l'étranger (70 %) que de la France. En hausse constante depuis 2004, la fréquentation pourrait fléchir quelque peu en 2008 comme elle l'avait fait depuis septembre 2001 ou lors des mouvements sociaux français en 1995-1996.

 

«On a noté une légère baisse en juillet et août. En 2007, on a accueilli 8,2 millions de visiteurs», a déclaré la directrice des publics au Louvre, Catherine Guillou, lors de la deuxième journée du Congrès du Conseil international des musées à Montréal.

L'institution parisienne doit rejoindre davantage le public national puisque 60 % des Français n'ont jamais mis les pieds au Louvre. Malgré tout, le musée gère ce qu'il appelle une «hyperfréquentation». Pour donner forme à la foule sans la réduire, le Louvre travaille à une campagne de civilité et à refondre ses méthodes d'accueil.

Un travail similaire est en cours depuis 2004 au Museum of Modern Art de New York. La fréquentation est en hausse constante depuis l'agrandissement du MOMA et devrait atteindre près de 2,8 millions de visiteurs en 2008. Le directeur, Glenn Lowry, a appris à gérer le succès.

«Un musée n'est pas un espace privé, mais social. On doit y créer un environnement où les gens se sentent bien au point où deux étrangers peuvent se rencontrer et parler d'art», explique-t-il.

Mais le succès ne peut pas être calculé qu'à l'aune de la fréquentation, ajoute-t-il. La qualité et pertinence des présentations doit primer. La popularité d'une présentation aide cependant les finances d'un musée, ajoute John Porter, ancien directeur du Musée national des beaux-arts à Québec. «On ne peut pas garder un musée ouvert seulement avec un succès d'estime. Le public a toujours beaucoup de choses à nous apprendre, il faut l'écouter», croit-il.