Participez à un peep show. Assistez à la performance d'un drag queen. Palpez ce broyeur transformé en vagin. Regardez des films d'art et d'essai. Montez votre propre groupe de rock. Visitez New York à travers le jeu Grand Theft Auto...

Comment recréer, à Montréal, l'esprit, l'ambiance et la folie de la fameuse Silver Factory, créée par Andy Warhol dans les années 60? C'est le défi que se sont donné les Productions Out et la galerie montréalaise 303, coproducteurs de la manifestation Factory Project, présentée jusqu'au 27 septembre, en marge de l'exposition Warhol du Musée des beaux-arts.

Les histoires les plus folles circulent depuis quatre décennies sur ce mythique lieu de création urbaine, où furent notamment révélés la mannequin Edie Sedgwick et le groupe rock The Velvet Underground. Et cette folie semble être au coeur de ce happening pop, qui se tiendra au Eastern Bloc, un loft désaffecté situé près du marché Jean-Talon (7240, rue Clark).

L'espace, réaménagé en usine à délires, annonce un labyrinthe de créations multidisciplinaires où se mêleront kitsch, décadence, décloisonnement des genres et originalité sans limites. Le public est invité à déambuler dans les multiples pièces de l'édifice, au gré des installations et des projections.

Réflexion flyée sur l'héritage warholien, le Factory Project réunit une foule d'artistes multidisciplinaires du Québec, de l'Ontario et de l'Alberta, provenant autant du théâtre, que des arts visuels et du multimédia. Parmi ceux-ci, les Montréalais Alexis O'Hara, Dayna McLeod, Bob Loblaw, Sherwin Tjia et Anna Papadakos.

L'endroit est ouvert de 20h à 22h à compter d'aujourd'hui. Samedi, soirée de clôture à compter de 22h, avec spectacles, spoken word, performances, jeux vidéo et bien sûr karaoké, question d'assurer votre 15 minutes de gloire...

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Factory Project, du 24 au 27 septembre au Eastern Bloc (7240, rue Clark). Infos: www.factoryproject.ca



D'une pochette à l'autre

Au coeur de l'exposition Warhol Live, il y a une cinquantaine de pochettes de disques réalisées par l'artiste. Depuis sa première, en 1949, pour un disque de musique mexicaine, jusqu'à sa dernière, une année avant sa mort (1987), faite pour une campagne de financement destinée à la recherche sur le cancer du sein.Les pochettes sont exposées sur des parois transparentes laissant voir l'endroit et l'endos de ces objets de design qui racontent, à leur manière, l'évolution du dessin dans le travail de Warhol, et l'évolution de sa réputation. Ces pochettes appartiennent au collectionneur Paul Maréchal, de Montréal qui a fait une dizaine d'années de recherche, notamment au musée Warhol, pour reconstituer l'histoire de chacune qu'il nous raconte dans l'un des deux tomes du catalogue de l'exposition réalisée par le MBA de Montréal.

Parmi ces pochettes, il y en a au moins deux qui ont marqué l'histoire. Celle de la banane que l'on peut peler sur la pochette du disque de Velvet Underground&Nico (1967). Une fois pelée, la chair de la banane est rose Et celle faite pour les Rolling Stones, Sticky Fingers (1971) où une fermeture éclair peut s'ouvrir sur un sous-vêtement. Non, ce n'est pas le bassin de Mick Jagger qui a été photographié. On ne sait pas trop de qui il s'agit, les versions diffèrent.

On en retient qu'Andy Warhol a été un excellent graphiste, capable de représenter par des images simplifiées le contenu d'un disque. Et que son style s'adaptait facilement au sujet décrit.

Et, enfin, que Paul Maréchal a une fabuleuse collection.