Un invité de La Presse prend position sur des sujets qui marquent son actualité. Cette semaine, François-Étienne Paré.

Il y a eu 40 ans samedi soir avait lieu le premier match d'improvisation. La Ligue nationale d'improvisation (LNI), dont François-Étienne Paré est le directeur artistique, célèbre cet anniversaire par un toast collectif au bar Grenade et sur Facebook. Fin novembre, la LNI s'attaquera aux classiques pour la troisième année ; chaque soir, trois comédiens improviseront une pièce à la manière de dramaturges contemporains.

LA RECONNAISSANCE DE L'IMPRO COMME DISCIPLINE À PART ENTIÈRE

POUR

« C'est une façon de s'assurer que le soutien financier public soit plus important pour tout le milieu de l'impro au Québec. La problématique, depuis l'existence du CALQ [le Conseil des arts et des lettres du Québec], c'est qu'on est évalué avec les compagnies de théâtre. Or, souvent, ce qu'on fait n'est pas considéré à la hauteur, du point de vue de la qualité artistique. On défend le fait qu'on est une discipline à part entière. La LNI est la seule compagnie d'impro soutenue par le CALQ, alors qu'il y a 70 matchs d'impro par semaine, et je n'ai pas compté les ligues scolaires... »

UN CHANGEMENT DE MINISTRE À L'AUBE DU DÉPÔT DE LA POLITIQUE CULTURELLE

POUR

« ... si elle [la nouvelle ministre de la Culture, Marie Montpetit] travaille dans la continuité. L'important, c'est la continuité. Je trouve ça dommage qu'il y ait un changement, mais, si elle respecte et poursuit le travail amorcé [par son prédécesseur, Luc Fortin], je pense que c'est correct. »

DES NOMS D'ÉQUIPE COMMANDITÉS

POUR 

«  [À la LNI], on a la chance d'avoir une mise en scène qui le permet. C'est calqué sur le hockey. Je ne suis donc pas gêné d'avoir des commanditaires sur les bandes, sur les chandails ou associés aux équipes. Honnêtement, on vit tellement un sous-financement chronique qu'on pourrait difficilement s'en passer. Après y avoir beaucoup réfléchi, on a pris la décision de le faire. Par contre, je ne ferais pas de placement publicitaire dans les impros en tant que telles. »

LES CLAQUES À L'IMPRO

POUR

« D'ailleurs, c'est un peu moi qui les ai ramenées. Ça fait partie de l'iconographie du match d'impro et de ce que c'est que cette création-là. Je pense qu'à l'origine, il y avait une volonté de permettre aux spectateurs de se prononcer en votant, en se manifestant, mais aussi en ayant la possibilité de dire "je ne suis pas d'accord". Le fait de lancer une claque, c'est aussi ça. Il y a peu d'endroits en art pour faire ça. »

L'OMNIPRÉSENCE DES VEDETTES À LA TÉLÉ

CONTRE

« Surtout dans des cas ou c'est de la vedette pour de la vedette. Je m'ennuie d'avoir des spécialistes à la télé. Quand une vedette parle d'un sujet qui devrait être traité par un psychologue, je trouve ça dommage. On oublie que les experts ont un rôle et une parole importante dans notre société. Je trouve aussi qu'on met trop de vedettes à la télé pour faire des niaiseries. »

DE LA PUB POUR LES TOUT-PETITS POUR FINANCER LES ÉMISSIONS JEUNESSE

POUR

« Je pense que le milieu de la télé jeunesse a besoin d'être mieux soutenu. Il y a de moins en moins d'émissions jeunesse originales. Il faut trouver un moyen [d'en ramener]. Si la pub en est un, je suis pour. Je ne crois pas qu'on doive faire de la pub destinée aux enfants, je crois que la loi [qui l'interdit] doit demeurer, mais, si on met des pubs destinées aux parents et bien choisies, ça peut être une solution intelligente au problème. »