Une enquête a été ouverte par la police de Montréal, à la suite d'une plainte pour agression sexuelle à l'endroit du patron de Juste pour rire, Gilbert Rozon.

La plaignante s'est adressée au Service de police de la ville de Montréal tout récemment. Les actes reprochés seraient survenus à Paris au milieu des années 90.

Plus tôt en soirée, vers 20h30, M. Rozon avait annoncé qu'il quittait ses fonctions de président du Groupe Juste pour rire, de Commissaire aux célébrations du 375e de Montréal et de Vice-Président de la Chambre de Commerce du Montréal Métropolitain.

«Ébranlé par les allégations me concernant, je souhaite consacrer tout mon temps à faire le point», a-t-il expliqué dans une déclaration publiée sur sa page Facebook.

Un peu plus tôt, en fin d'après-midi, il a été accusé par l'humoriste Guillaume Wagner d'être un «agresseur», en raison des allégations de plusieurs femmes qui auraient été victimes du grand patron de Juste pour rire.

Denis Coderre a réagi à la démission de l'homme qui en mène large dans l'industrie du spectacle à Montréal, et très impliqué dans les festivités du 375e de Montréal. «Face à des accusations comme celles qui sont avancées, c'était la bonne chose à faire. Laissons maintenant le processus suivre son cours», a-t-il commenté.

Plus tôt dans la journée, c'est au sujet des comportements sexuels inappropriés de l'animateur Éric Salvail, un de ses «amis», qu'il avait réagi, se disant «troublé» et «révolté».

Juste pour rire ne commentera pas le départ du grand patron, expliquant «prendre le temps de voir ce qui se passe» et dit s'en tenir à la déclaration officielle de M. Rozon.

«J'ai entendu des histoires»

Guillaume Wagner rappelle qu'il a beaucoup travaillé pour Gilbert Rozon.

«Et puis j'ai entendu des histoires. Et puis d'autres. Et des récentes. Ça commence à sortir. Ça va continuer de sortir.»

«Je ne travaillerai plus pour Juste pour rire tant et aussi longtemps qu'un agresseur en sera le patron», a-t-il écrit sur son compte Facebook en fin de journée.

Guillaume Wagner a expliqué que sa décision était liée à l'affaire Éric Salvail, révélée par La Presse aujourd'hui: 11 personnes ont dénoncé plusieurs épisodes d'inconduite sexuelle de la part de l'animateur dans un contexte professionnel. L'humoriste a aussi été la cible de commentaires déplacés d'Éric Salvail.

En une heure, sa publication a été vue par plus de 3800 personnes, partagée par 800 internautes. Plus de 400 abonnés au compte de l'humoriste ont commenté ses propos, la grande majorité pour le féliciter de sa sortie.

«Il y a des années où mes participations à Juste pour rire représentaient presque la moitié de mon année de salaire», explique Guillaume Wagner dans son texte. «L'intégrité a un prix. Mais je ne payerai jamais aussi cher que les victimes. Quand des hommes brisent des vies, la moindre des choses est de briser le silence.»

- Avec la collaboration de Daniel Renaud et David Santerre, LA PRESSE

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Guillaume Wagner