À la veille de la Fête nationale, le Conseil des arts et des lettres du Québec a annoncé des compressions de l'ordre de 2,5 millions de dollars aux représentants des associations et des organismes des arts dans le but de «contribuer à l'effort budgétaire gouvernemental».

Le Mouvement pour les arts et les lettres (MAL) s'est empressé de dénoncer cette coupe «sans précédent», selon son président, Stanley Péan.

«Ce n'est pas très élégant de le faire maintenant. C'est la première fois qu'on coupe au CALQ. Le budget stagne depuis longtemps. Il n'y a pas eu d'augmentation depuis 15 ans, soit depuis que le MAL existe et que l'on réclame une augmentation des budgets», insiste-t-il.

La députée de Joliette et porte-parole de l'opposition officielle en matière de culture, Véronique Hivon, a aussi critiqué le ministère pour ce qu'elle appelle des «compressions aveugles».

Le Conseil des arts et des lettres du Québec confirme le montant de 2,5 millions, mais souligne que la coupe n'affectera pas les bourses aux artistes, ni les subventions aux organismes de création. 

«On ne touchera pas à la création, production, diffusion, affirme le porte-parole du CALQ, Christian O'Leary. Pour cette raison, on a demandé la collaboration des associations de soutien et des regroupements artistiques pour trouver des solutions.»

Le MAL soutient que le ministère de la Culture souhaite ainsi financer sa stratégie numérique, ce que nie catégoriquement le CALQ. 

Le gouvernement libéral avait pourtant augmenté le budget du CALQ au printemps dernier, le faisant atteindre 106 millions de dollars. Cette augmentation est maintenue, explique Philippe Proulx, porte-parole de la ministre de la Culture et des Communications Hélène David.

«Nous avons augmenté les budgets des Conservatoires et aussi dans le domaine du livre, soutient-il. Il est clair que nous ne voulons pas affecter les créateurs et que les coupes doivent aller dans les structures.» 

Il a ajouté que le ministère lui-même participe à l'effort budgétaire en travaillant à l'optimisation de ses ressources depuis quelques mois.