Dès le 31 mars prochain, Nathalie Bondil, la directrice et conservatrice en chef du Musée des beaux-arts de Montréal, remplacera Simon Brault, le directeur général de l'École nationale de théâtre du Canada, à la vice-présidence du Conseil des arts du Canada (CAC).

L'annonce en a été faite ce jeudi par la ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles, Shelly Glover. Mme Bondil est nommée pour un mandat de quatre ans. Elle succèdera au printemps à Simon Brault qui, lui, sera resté 10 ans en poste au sein du conseil d'administration du CAC.

«Le leadership et la vaste expérience de Nathalie Bondil dans le monde des arts ont été applaudis à juste titre à maintes occasions, tant au Canada qu'à l'étranger, et seront de précieux atouts pour le Conseil», a dit Mme Glover, responsable fédérale de l'organisme qui a pour rôle de favoriser et de promouvoir l'étude et l'appréciation des arts, ainsi que la production d'oeuvres d'art.

Nathalie Bondil a dit à La Presse être «très contente» de cette nomination. «Très modestement, je n'ai pas d'expérience au Conseil des arts alors ça va me permettre de bien comprendre le système de gouvernance à la britannique, dit-elle. Je viens avec la volonté d'apprendre. Cela me permettra d'ajouter cet élément d'analyse à ce que j'ai déjà découvert ici au Québec. C'est très stimulant. Il y aura tout un travail de transition à faire avec Simon, dans la continuité et en bonne intelligence. C'est bien pour Montréal aussi d'avoir une voix à ce niveau-là au Conseil des arts.»

Simon Brault est ravi de la nomination de Nathalie Bondil. «C'est la première nomination importante de Mme Glover dans le secteur des arts, dit Simon Brault. C'est un excellent signe, car Nathalie est une chef de file du secteur des arts maintenant. C'est quelqu'un qui a une immense crédibilité au niveau de la connaissance des arts ici et à l'échelle internationale. C'est une visionnaire et une personne qui a une grande rigueur intellectuelle. Elle dirige une institution exemplaire à cause de sa programmation, de sa recherche de nouveaux publics et de l'empreinte civique du musée dans la ville.»

Montréal demeurera la région canadienne la plus représentée au sein du Conseil des arts du Canada avec trois membres sur dix, Toronto n'ayant que deux représentants tout comme le Nouveau-Brunswick. Les autres Montréalais membres du conseil du CAC sont Isabelle Hudon, présidente de la Financière Sun Life pour le Québec, et Me Luc LaRochelle, avocat et conseiller à la direction de Courchesne Larose Ltée. «Avec un président (Joseph L. Rotman) du milieu des affaires de Toronto et une vice-présidente du milieu des arts montréalais, cela constitue un bon tandem de représentation pour le Conseil des arts auprès du gouvernement fédéral et des différentes instances», dit Simon Brault.

M. Brault ajoute que depuis 10 ans qu'il est membre du conseil du CAC, les moyens financiers de l'organisme ont «augmenté». «Le Conseil des arts du Canada est plus aujourd'hui à l'intersection de l'excellence artistique et de l'impact sur les citoyens, dit-il. Son positionnement est beaucoup plus clair. J'ai pris beaucoup position en public pour le Conseil depuis 10 ans. Ça a permis d'incarner des valeurs car c'est clair que le financement public des arts, au Québec, au Canada et dans le monde entier, fait face à des enjeux immenses. Ce qu'on finance est souvent menacé de marginalisation par le web ou la culture mainstream. Je sais que Nathalie va continuer dans cette lignée car je vois son travail depuis qu'elle est au Musée des beaux-arts. C'est très encourageant.»