Éric Lapointe lancera mardi soir au New City Gaz, Jour de nuit, un nouvel album au titre évoquant la dualité du chanteur qui ne cache pas être plus que jamais un oiseau de nuit.

«Je suis excessif, toujours entre tendresse et violence, amour et haine, sagesse et adolescence. Et pour finir l'album à temps, on est entrés en studio dans ma cave, sans pouvoir distinguer le jour de la nuit», explique Éric Lapointe.

Le rockeur propose 10 titres plus autobiographiques que jamais, marqués par la crise de la quarantaine, les ruptures, la solitude et l'amour des femmes.

«Quand tu es un artiste, tu as aussi la peur de devenir «has been» avec tous les nouveaux artistes qui émergent. C'est le fun quand ton public te suit depuis 20 ans mais c'est dur de le renouveler. Je ne veux pas vieillir. C'est bizarre parce que plus jeune, je pensais que je mourrais jeune et je faisais tout pour. Ça n'a pas marché, je suis rendu trop vieux pour mourir jeune !», s'amuse-t-il.

«Je relate mon ennui pour mes chicanes de couple : il y a des soirs, tant qu'à être seul, tu préfères être avec une femme à t'engueuler. Mais je crois que je ne suis fondamentalement pas fait pour être en couple», ajoute le chanteur.

Éric Lapointe sera dès janvier l'un des quatre coachs de La Voix. Une décision qu'il a mis du temps à accepter. «J'étais angoissé, je me demandais si j'allais être bon et si j'allais avoir du fun. Finalement, il y a une super chimie entre les coachs et on est tous très compétitifs», lance-t-il.

Comme le veut la tradition, le chanteur fêtera le jour de l'An à l'aréna de Salaberry-de-Valleyfield sur scène avec Hugo Lapointe et Marjo, avant de partir à Ixtapa au Mexique pour le Show au chaud.

Qu'est-ce qui t'a donné envie de faire ce métier ?

C'est le métier qui m'a choisi. Enfant, j'ai toujours chanté. J'ai eu ma première guitare à 9 ans et dès que je l'ai eue entre les mains, je me suis mis à m'enfermer dans la salle de bains car l'acoustique y était incroyable. À la minute où j'ai su faire deux-trois accords, je me suis mis à écrire des chansonnettes pour ma mère.

Ta première fois sur scène ?

Mon père travaillait pour Zellers et était spécialisé dans la rénovation de magasins, alors on déménageait à tout bout de champ. Cette fois-là, on était à Mont-Joli et c'était dans le cadre du carnaval. J'avais 11 ans. C'était aussi mon premier rappel, avec la foule qui criait mon nom. J'étais derrière le rideau, je tremblais comme une feuille.

Quel autre métier aurais-tu fait ?

Je me suis cherché longtemps. J'ai fait mille métiers tout en faisant de la musique en parallèle sans penser que j'avais le talent requis pour en faire un métier. J'ai été installateur de piscine, vidangeur, vendeur, serveur ou encore barman. J'ai aussi milité adolescent pendant plusieurs années au sein d'un parti politique. Je m'y suis fait des amis, dont un qui est parti pour produire des spectacles et qui est devenu mon gérant.

Ta grossièreté préférée ?

Je les aime toutes ! J'avoue que c'est peut être un manque de vocabulaire, mais je sacre beaucoup.

Un cauchemar récurrent ?

C'est toujours un concert où tout va de travers, où la salle est vide, je n'ai pas de voix et les musiciens ne sont pas là. Je suis un éternel angoissé, surtout quand il s'agit de mon travail. J'ai encore un trac maladif.

Le duo de tes rêves ?

Chanter avec Elvis. Sinon, Steven Tyler qui est LA bête de scène rock actuellement. Dans le milieu francophone, j'ai chanté avec presque toutes mes idoles d'enfance, sauf Gerry. Je suis arrivé trop tard malheureusement.

Une série qui t'allume ?

Je suis en train de terminer Homeland que j'adore. Sinon, le denier Sons of Anarchy. Quand je ne fais pas de musique pour relaxer, je regarde des séries. J'ai toujours la hantise du «last call» et ça me permet de m'attacher à mon divan et de m'occuper.

Un plaisir coupable ?

J'ai une longue histoire d'amour avec l'alcool qui sera sûrement mon éternel combat. La vitesse aussi: j'ai le pied pesant.