Les industries du film et de la musique sonnent l'alarme une fois de plus sur la montée du téléchargement illégal sur internet, affirmant que les géants tels Google n'en font pas assez pour enrayer le piratage informatique.

Les hauts dirigeants d'entreprises du secteur ont toutefois déclaré ne pas avoir l'intention de relancer le controversé projet de loi de l'an dernier, qui aurait imposé des réglementations sans précédent aux compagnies du web.

Le projet de loi avait déclenché un tollé, les entreprises et militants de l'internet prédisant que cela nuirait au caractère libre et transparent du web.

Les principaux lobbyistes de l'industrie étaient néanmoins de retour à Washington, cette semaine, pour tenter de raviver l'intérêt du public dans le dossier du piratage en ligne.

Ils ont remis aux élus favorables à leur cause leur propre étude détaillant les menaces d'une telle pratique, dont certaines sont contestées par les militants. Ils ont aussi affirmé devant le Congrès américain que Google et d'autres moteurs de recherche n'en faisaient pas assez pour dévier les internautes des sites de piratage connus.

Il semble que les négociations à huis clos entre les directeurs de l'industrie du divertissement et ceux de Google sur la lutte contre le piratage aient échoué, incitant du même coup les deux principaux lobbys - Motion Picture Association of America et Recording Industry Association of America -, à se rendre à Washington pour plaider leur cause.

La direction de Google a refusé de commenter, bien qu'une porte-parole eut renvoyé les journalistes à l'étude du géant sur le piratage. Google y prétend que les internautes sont plus susceptibles de se procurer du matériel piraté auprès de leurs amis ou de leur réseau social qu'en se servant de moteurs de recherche.

«La fonction de recherche de Google n'est pas le moyen utilisé par les amateurs de musique, de cinéma et de télévision ayant l'intention de pirater du contenu pour trouver les sites de piratage», affirme-t-on dans le rapport.

Les élus américains sont toutefois peu enclins à reprendre le débat en raison de la levée de boucliers suscitée par cette affaire l'an dernier.

Les industries ont par ailleurs reculé sur les réformes de lois à implanter, plaidant plutôt en faveur de simples mesures volontaires. Les compagnies Visa, MasterCard et PayPal se sont de leur côté engagées à ne pas conclure d'affaires avec des sites piratant du contenu protégé.