Une centaine de personnalités européennes se mobilisent pour le programme Erasmus, qui finance des bourses d'étudiants, à la veille d'une réunion des ministres de l'UE consacrée à une demande de rallonge budgétaire pour pouvoir continuer à payer ces aides.

Dans leur lettre ouverte aux dirigeants européens, rendue publique par la Commission européenne, ces personnalités du monde de la culture ou du sport rappellent que depuis 1987, le programme Erasmus a permis à «près de trois millions de jeunes européens d'étudier à l'étranger» et de se former pour trouver «les meilleurs emplois».

Ils soulignent que la crise frappe particulièrement la jeunesse, avec un jeune Européen sur cinq sans emploi. «Cela ne peut pas continuer. Nous ne pouvons nous offrir une génération perdue», disent-ils.

La lettre ouverte est signée par des personnalités des 27 pays membres de l'UE, dont le philosophe Michel Serres et l'ancien international de foot Lilian Thuram (France), le cinéaste Pedro Almodovar et l'écrivain Javier Marias (Espagne), l'acteur allemand Daniel Brühl, le scénariste britannique David Hare, la chanteuse belge Axelle Red, la jeune nageuse lituanienne Ruta Meilutyte, championne olympique.

Les ministres européens du Budget se réunissent vendredi à Bruxelles pour tenter de s'entendre sur une demande de la Commission de nouvelles contributions afin d'honorer les engagements inscrits au budget 2012, et doter l'UE d'un budget en 2013.

La Commission demande aux 27 une rallonge de 8,9 milliards d'euros pour continuer à financer plusieurs programmes, dont les bourses Erasmus. Avec moins de 100 millions sur les quelque 8,9 milliards demandés, ce programme ne représente pas, et de loin, l'enveloppe la plus importante. Mais il est devenu emblématique des conséquences de la volonté des gouvernements européens de couper dans les dépenses.

«Nous espérons que les budgets pour Erasmus en 2012 et 2013 seront suffisants pour répondre aux promesses déjà faites aux étudiants», disent les personnalités. Ils appellent les chefs d'État et de gouvernement à financer la suite du programme dans le cadre du budget pluriannuel 2014-2020, qui donne lieu lui aussi à des négociations extrêmement difficiles entre les États.