Avec 89 millions de dollars d'investissements nets, Montréal se classe au premier rang des villes canadiennes en termes de dépenses au titre de la culture. Au-delà de cette valeur absolue, la métropole du Québec se retrouve aussi au premier rang en ce qui touche les dépenses culturelles par habitant: 55 $ en 2010-2011, devant Vancouver (47 $), Calgary (42 $), Ottawa (28 $) et Toronto, loin derrière avec des dépenses annuelles de 19 $ pour chacun des ses 2,5 millions d'habitants.

Ces données constituent les faits saillants d'une étude préparée par Hill Stratégies de Hamilton à la demande de ces cinq villes dont les responsables culturels se sont réunis en 2010 pour «discuter des façons d'analyser les dépenses culturelles de leur ville comparativement à celles d'autres grandes villes du Canada».

Parmi les «atouts culturels uniques» qui placent Montréal à «ce classement élevé», le rapport cite, dans l'ordre, les ententes de développement culturel avec le gouvernement du Québec, «qui (ont) entraîné une augmentation des contributions des deux parties»; le réseau Accès culture qui couvre l'ensemble des secteurs de la ville; les quatre Muséums nature (Jardin botanique, Insectarium, Biodôme et Planétarium); et le fait que «sa politique et son plan d'action culturels dynamiques sont dirigés par un comité de pilotage comprenant le maire, des ministres des gouvernements québécois et fédéral et des travailleurs culturels montréalais».

Ces derniers constituent par ailleurs 6,4% de la population montréalaise - donc 103 725 travailleurs culturels sur 1,62 million d'habitants -, ce qui place Montréal au deuxième rang à ce chapitre, derrière Vancouver (7,2 % de 578 000 hab.), Toronto (5,9 % de 2,5 millions), Ottawa (4,7 % de 812 000) et Calgary (3,6 % de 988 000 hab.).

À la lecture du rapport de Hill Stratégies (disponible sur le site https://hillstrategies.com/index), on note d'autre part que, entre 2006 et 2009, les dépenses de fonctionnement (+ 26%) ont augmenté presque au même rythme que les subventions (+ 29%). Au cours de la même période, les dépenses d'immobilisations ont augmenté de 197%, une augmentation due au «besoin constant de modernisation des équipements du secteur culturel».

Dans les bibliothèques finalement, Montréal - la seule des cinq villes où les bibliothèques ne sont pas gérées par une commission autonome - a investi 43 $ par habitant, 10 $ de moins que la moyenne des cinq grandes villes canadiennes, menées à cet égard par Toronto qui a dépensé en 2009 pour les livres 53 $ par personne.