On ne se formalise pas trop des reprises lorsqu'elles sont d'aussi belle facture que ce Wigwam, créée en 2005 par le Théâtre des confettis et qui a remporté plusieurs prix depuis sa création, tant dans le milieu théâtral que dans celui de la critique.

La pièce écrite et mise en scène par Jean-Frédéric Messier, autrement associé au collectif Momentum, traite avec beaucoup d'humour et de tendresse le passage de la petite enfance au monde «des grands». Un monde auquel nos enfants pensent souvent déjà appartenir!

Inspiré de légendes autochtones, Wigwam s'ouvre sur le personnage de Nanabush, une jeune fille qui rêve de grandir rapidement pour aller à la chasse avec son frère Kino et sa soeur Tya (Édith Paquet). Eh bien, cette fois, ce sera son jour de chance, car la fillette est invitée à se joindre à eux, mais elle devra rester à l'intérieur du wigwam.

La comédienne Caroline Sheehy s'adresse parfois directement au jeune public, qui n'hésite pas à répondre à ses questions. Heureuse de faire partie de l'expédition, la petite Nanabush n'en est pas moins contrariée à l'idée de rester seule toute la journée pendant cette partie de chasse familiale. La raison est simple: elle devra affronter ses peurs.

Aussitôt qu'elle se retrouve seule, Nanabush fait la rencontre d'un petit carcajou nommé Narnouk, venu se réfugier dans le wigwam. La petite bête, qu'on devine imaginaire - interprétée par Dave Jenniss, qui joue aussi le rôle du grand frère -, fait connaissance avec la fillette et partage avec elle ses secrets.

De très belles et effrayantes créatures font alors leur apparition grâce à des jeux d'ombres astucieux, des masques et des marionnettes. Des créatures farfelues qui peuplent l'imaginaire de l'enfant et, par ricochet, celui du public. Mais Nanabush devra bien faire la preuve qu'elle est grande... et combattre ces monstres qui n'existent pas!

Le décor, tout simple, est dominé par ce fameux wigwam que l'on voit tantôt de l'extérieur, tantôt de l'intérieur. Visuellement et musicalement, Wigwam propose des tableaux d'une grande beauté. La pièce explore aussi des pistes très intéressantes sur ce monde des grands, plein de promesses, auquel on accède forcément en sacrifiant (un peu) le monde de l'enfance et de l'innocence.

À la Maison Théâtre jusqu'au 30 décembre. Pour les enfants de 4 à 8 ans.