Maître des «riffs incandescents» et des «intuitions virtuoses qui électrisent le public», Lenny Kravitz a reçu mercredi les insignes de chevalier dans l'Ordre national des Arts et des Lettres des mains du ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand.

Nul n'est prophète en son pays, et Lenny Kravitz le sait mieux que personne a rappelé en substance M. Mitterrand, en évoquant les débuts difficiles aux États-Unis du musicien âgé de 47 ans, devenu star incontournable sur la scène internationale après son passage au festival des Trans Musicales de Rennes en 1989.

«Musicien au style débridé, adepte du «black and white» à l'image de vos origines ukrainiennes et bahaméennes, vous vous êtes affranchi des barrières entre le son noir et le son blanc», a déclaré le ministre, s'efforçant de traduire en anglais ses propres mots au récipiendaire, au fur et à mesure de son compliment.

«Vous vous êtes méfié des couleurs, des codes vestimentaires et des codes musicaux: c'est le secret de votre réussite», a ajouté le ministre, égrenant les tubes de Kravitz, dont Justify My Love écrit pour Madonna, mais aussi It ain't over till it's over ou Stand by my Woman, co-écrit avec le guitariste Slash.

Tout de noir vêtu, Lenny Kravitz s'est souvenu du lien particulier qu'il entretient depuis la fin des années 1980 avec la France. Enfant de Brooklyn, émerveillé devant certaines architectures art déco du quartier new-yorkais, il avait été surpris lors de son premier voyage à Paris, de constater que là, tout soit «aussi beau».

Interrogé par l'Associated Press, Lenny Kravitz est revenu sur ses débuts en France: «Je sais que ça fait un peu conte de fées, mais c'est vrai qu'à mes tous débuts, ça ne marchait pas du tout aux États-Unis et que du jour au lendemain, tout s'est déclenché ici, comme si c'était là qu'étaient concentrées toutes les bonnes énergies pour que je puisse enfin «éclore»'.