Pour sa 177e célébration, la Fête nationale se tourne vers les contes et légendes du Québec et propose une image modernisée (par l'agence BOS) de la chasse-galerie. Le canot d'écorce volant compte maintenant des passagères en manteau de fourrure et les passagers portent des lunettes d'aviateur sur la tête, à la Dédé Fortin. Honoré Beaugrand (1846-1906), on le rappelle, a écrit cette histoire fantastique d'un lumberjack de l'Outatouais qui, pour aller voir sa blonde dans Lanaudière, fait un pacte avec le diable.
«Les curés n'aimaient pas cette histoire de canot volant», a lancé hier Marcel Sabourin, porte-parole particulièrement allumé de la Fête nationale, qui part en tournée nationale avec Marie-Soleil Michon, l'ancienne animatrice de la Fosse aux lionnes, l'autre porte-parole de la Fête nationale 2011 qui invite les Québécois à «entrer dans la légende». Pour ce qui est d'entrer dans l'histoire, M. Sabourin a son idée: «Notre époque s'avère une charnière historique: si les individus, pour la première fois, peuvent décider de leur propre vie, il en va de même pour les nations. Et nous sommes une nation, Stephen Harper l'a dit!»
Pour Chantale Trottier, présidente du Mouvement national des Québécois - le MNQ coordonne les activités de la Fête nationale depuis plus de 25 ans -, les fêtes de cette année appartiennent déjà à la «légende», avec 6500 activités dans plus de 750 lieux des 18 régions du Québec où commencent à s'activer quelque 20 000 bénévoles. La nouveauté de cette année: de grandes «tablées» où les contes succéderont à la boustifaille, de la dame blanche des chutes Montmorency au Cheval noir de la Côte du Sud.
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Hier, les Québécois rassemblés au Château Dufresne, dans Hochelaga-Maisonneuve, pour le lancement de la Fête ont aussi pensé à la Légende du cheval blanc de Claude Léveillée qui a reçu le Prix des artisans de la Fête nationale à l'occasion du 35e anniversaire du spectacle 1 fois 5, historique à plus d'un égard. Le 21 juin 1976 sur les pelouses du Bois de Coulonge à Québec puis le 23 sur le mont Royal, Gilles Vigneault, Claude Léveillé, Jean-Pierre Ferland, Yvon Deschamps et Robert Charlebois ont livré un spectacle qui marquait l'entrée du Québec dans un temps nouveau. «Une grande fête de famille», a dit hier Gilles Vigneault, venu accepter son prix avec MM. Deschamps et Charlebois. Jean-Pierre Ferland était absent - «Il est au bar», a lancé Robert Charlebois -, Claude Léveillée aussi, mais il avait enregistré une vidéo où, malgré les séquelles sévères de ses accidents vasculaires cérébraux, on sentait l'humour et le souvenir vif du grand rassemblement où, plus que les autres, il avait «la chienne».
«Nous avons montré le chemin aux pays francophones de l'Europe», a rappelé le producteur Guy Latraverse qui avait monté 1 fois 5... en cinq semaines. «Jamais avant, nulle part, un pays n'avait réussi à rassembler sur la même scène ses plus grandes vedettes.»
Les 23 et 24 juin, de grands spectacles auront lieu cette année à Gatineau - d'où était partie la chasse-galerie -, à Québec et à Montréal.