Depuis 1976, la Magnétothèque travaillait «à rendre l'imprimé sous forme sonore». Chaque année, ses 450 bénévoles enregistraient 800 livres sonores à l'intention des quelque 120 000 Québécois souffrant d'incapacité visuelle. Au fil des ans, la Magnétothèque s'était constitué l'une des plus vastes bibliothèques du genre dans la francophonie.

En 2009, la Magnétothèque a amorcé une réflexion sur sa mission, élargie à «la promotion de l'accès à la culture et à l'éducation». Hier à la Grande Bibliothèque, la Magnétothèque est passée à l'histoire et sa directrice générale, Marjorie Théodore, a dévoilé le nom et la signature graphique de l'organisme qui se consacrera à la nouvelle mission auprès «des gens pour qui la lecture serait autrement un monde inaccessible»: les malvoyants à qui s'ajoutent les 120 000 Québécois diagnostiqués avec troubles moteurs ou d'apprentissage, en situation sociale précaire, nouveaux arrivants en apprentissage du français, etc. Pour cette clientèle élargie, la nouvelle voie d'accès à la connaissance a pour nom Vues & Voix (www.vuesetvoix.com).

«Notre nouveau rôle en est un exclusivement de producteur de livres sonores adaptés», a expliqué à La Presse Diane Pilotte, opticienne de profession et présidente (bénévole) du conseil de la Magnétothèque/Vues & Voix. «La distribution est assurée par la Service québécois du livre adapté (SQLA), qui relève de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).» Le SQLA vient par ailleurs de lancer son premier programme ailleurs dans la francophonie des Amériques: un studio a été monté à la Guadeloupe où de jeunes mères célibataires enregistreront des livres sonores destinés à l'ensemble de la Caraïbe.

À Montréal, entre-temps, Vues & Voix continuera d'enregistrer, au même rythme, ses livres sonores et à livrer aux quelques 450 000 auditeurs du Canal M (www.canalm.ca) l'information qui leur est nécessaire pour participer pleinement à la vie de la cité.