Le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand, a décoré dimanche les écrivains James Ellroy et Alain Mabanckou, l'actrice Eva Marie-Saint et le cinéaste Gus Van Sant.

L'écrivain congolais Alain Mabanckou, prix Renaudot et professeur de littérature à l'Université de Californie à Los Angeles, a été fait chevalier dans l'ordre la légion d'honneur.

M. Mitterrand a salué son «identité façonnée par le monde» et son «talent rare, mêlant subtilement ironie et poésie». L'écrivain a expliqué quant à lui qu'à l'université, il essayait «de faire comprendre aux gens que (le français) est l'une des plus belles langues au monde».

L'écrivain américain James Ellroy, a été décoré dans l'ordre des Arts et Lettres. «Je salue en vous le maître des rêves en noir et des contre-histoires, qui figure véritablement parmi les plus grands noms de la littérature actuelle», a déclaré le ministre.

L'auteur du Dahlia noir a rendu hommage à la culture française, citant Stendhal, Proust, Camus, Sartre, Beauvoir et Genet: «Je suis fier d'être parmi eux. Merci pour la canonisation».

L'actrice mythique Eva Marie-Saint, décorée à 86 ans dans l'ordre des Arts et Lettres, a rappelé qu'elle avait tourné avec Yves Montand dans «Grand Prix» (de John Frankenheimer) et a assuré qu'elle était «tombée amoureuse de lui, comme tout le monde».

Pour M. Mitterrand, l'actrice de Sur les quais a apporté au cinéma «une lumière magnifique et beaucoup de poésie. Vous appartenez vraiment à notre histoire».

Gus Van Sant (Elephant), distingué dans les Arts et Lettres, a lancé un «Vive la France!» et remarqué que le jardin de la résidence de France à Los Angeles ressemblait «à un fantastique tableau de René Magritte».

Pour le ministre, Gus Van Sant est «le maître d'un cinéma existentiel où le tragique se réinvente suivant une formidable exigence, qui a pour qualité remarquable d'être aussi accessible au plus grand nombre».

Ont également été distingués le Britannique Lucian Grainge, patron de Universal Music, René Goiffon, président d'Harmonia Mundi USA, et Matthew Weiner, créateur de la série Mad Men et scénariste de la série culte Les Sopranos.

«Quand j'ai présenté le second épisode de la série (à la chaîne AMC), ça s'est mal passé», a-t-il raconté. «Il m'ont demandé: «c'est quoi ça?». Je leur ai dit: «Mais je fais un film français!». Ce à quoi ils ont répondu: «Alors j'espère qu'ils aimeront, car ce n'est pas le genre de choses qu'on fait ici». Finalement, ils ont aimé!».