«C'est une grosse machine qui roule en douceur. Il faut juste s'assurer qu'année après année, le plus grand nombre y trouve son compte. Et notre thème cette année va certainement dans ce sens...»

L'éditeur René Bonenfant, le président du conseil du Salon du livre de Montréal, aime bien l'ampleur du thème du 32e Salon qui s'ouvrira le mercredi 18 novembre Place Bonaventure, «Le livre, une affaire de famille». De famille où chacun a ses goûts littéraires, des ados qui n'en peuvent plus d'attendre les deux derniers tomes d'Aurélie Laflamme - parce que l'héroïne d'India Desjardins, une des 10 invités d'honneur du Salon, «c'est comme... genre wow!» - au père qui relit ses vieux polars de Tonino Benacquista, le «fictionneur» français, qui fait aussi partie de cette prestigieuse dizaine, s'amusant ces temps-ci à scénariser une aventure de Lucky Luke avec son ami Daniel Pennac.

La famille, c'est aussi plus que la somme des problématiques de ses membres, abordées dans des centaines d'ouvrages de psychologie plus ou moins pratiques et de témoignages légers ou douloureux sur la vie des hommes et des femmes, des parents et des enfants, pères et fils, mères et filles de familles éclatées, reconstituées, monoparentales, traditionnelles ou post-modernes.

Voilà qui fait beaucoup de monde et beaucoup de livres. Et quand on ajoute les guides de vins, d'autos et de voyages, les livres de recettes d'investissement et les essais sur l'identité québécoise, on arrive à 950 kiosques, à 1500 auteurs qui s'entretiennent avec l'un ou l'autre des 120 000 visiteurs et, en fin de compte, à plus de titres que l'on peut lire dans une vie.

Il faut donc choisir et, depuis trois ans, on a six jours pour le faire (au lieu de cinq). «Cela nous permet entre autres d'accueillir 18 000 écoliers dans nos trois matinées scolaires», souligne M. Bonenfant, qui reconnaît l'importance de la relève.

Relève dont peut être exclue une forte proportion de jeunes Québécois, dira pour sa part Maryse Perreault, PDG de la Fondation pour l'alphabétisation en rappelant que, ici encore, un adulte sur deux présente «une faible ou très faible capacité de lecture». Si la lecture est une affaire de famille, la non-lecture l'est aussi, forcément, et le programme «La lecture en cadeau», la grande et belle cause à laquelle s'associe toujours le Salon, a besoin de livres neufs pour ces «orphelins de la lecture».

Les amants du livre, eux, essaieront de rencontrer l'un ou l'autre des invités d'honneur parmi lesquels on compte aussi l'illustratrice Marie-Louise Gay (Stella) les romanciers Yves Beauchemin, Monique LaRue, Denis Monette et Gary Victor - un Haïtien qui s'apprête à lancer Saison de porcs, son premier roman publié au Québec.

De la vieille Europe, des invités aux horizons divers: le romancier belge Grégoire Polet (Madrid ne dort pas), le linguiste français d'origine tunisienne Claude Hagège, auteur du Dictionnaire amoureux des langues, et le dessinateur Claude Ponti, qui frappe en plein dans le thème du Salon avec son dernier: Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer (L'École des loisirs, 2009).

Le 32e Salon du livre de Montréal soulignera par ailleurs le 100e anniversaire de naissance de la romancière Gabrielle Roy (Bonheur d'occasion, Rue Deschambault, etc.) et le 50e de la mort de Boris Vian, jazzophile et auteur «inclassable» de romans (J'irai cracher sur vos tombes, sous le pseudonyme de Vernon Sullivan), de nouvelles et de chansons dont la célèbre On n'est pas là pour se faire engueuler. On est là pour la fête à mon pote, le livre!

Grosse machine, grande fête avec ses centaines d'activités quotidiennes - pour toute la famille, eh oui! -, ses concours et ses prix littéraires. Tous les détails sur www.salondulivredemonreal.com, site à l'arborescence revampée où chacun des membres de la famille pourra construire son propre itinéraire avec le nouveau Carnet du visiteur.

On se rejoint à la porte le 18 novembre à 9h.

32e SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL, du 18 au 23 novembre à la Place Bonaventure. Infos: www.salondulivredemontreal.com