À l'aube du dépôt du budget que présentera le ministre des Finances Raymond Bachand, le président de Culture Montréal et vice-président du Conseil des arts du Canada, Simon Brault, s'attend à ce que le gouvernement Charest règle enfin l'épineux dossier de la TVQ.

Les libéraux ont réitéré récemment leur intention de l'abolir, mais plusieurs représentants du milieu des arts souhaitent que le ministre des Finances décide plutôt d'utiliser les revenus générés par la taxe pour les réinvestir en culture.

«Seulement enlever la taxe, ça ne donnera pas grand-chose», soutient Simon Brault. Celui-ci croit plutôt qu'il serait plus rentable de placer l'argent généré par la TVQ - qui permet à l'État de bénéficier de revenus annuels de 50 millions - dans un fonds qui serait ensuite versé aux organismes culturels.

Bonifier la demande

Un point de vue que partage le président du conseil d'administration de l'organisme Culture pour tous, Yves Dupré. «L'important, c'est que l'on consacre ces sommes-là pour bonifier la demande d'événements culturels à qu'ils profitent plus largement, à plus de monde.»

Au lieu d'investir de l'argent pour ajouter un spectacle supplémentaire à la programmation de la Place des Arts, par exemple, M. Dupré souhaite que le gouvernement Charest délie les cordons de sa bourse pour trouver des façons d'inciter les gens à consommer de la culture et même à organiser des événements artistiques.

«Le gouvernement doit donner un signal concret. Le Québec a besoin d'augmenter ses taux de participation culturelle, comme la fréquentation des musées, des théâtres, ajoute Simon Brault, qui est également l'auteur de l'essai Le facteur C: l'avenir passe par la culture. Pour maintenir sa mission, il ne peut plus seulement augmenter l'offre.»

Sobriété

Le président de l'Union des artistes (UDA), Raymond Legault, souhaite que les sommes investies lors du budget de l'an dernier soient maintenues cette année et ce, même si l'heure semble davantage être à la prudence et à la sobriété.

En 2009, par exemple, Québec avait octroyé trois millions supplémentaires dans l'aide aux tournées des artistes québécois à l'étranger. Un secteur qui avait été victime d'une compression de 45 millions de dollars de la part du gouvernement fédéral.

«Je pense que maintenir les investissements, ça va dans le sens des objectifs que le gouvernement s'est fixés: des finances publiques saines pour protéger nos valeurs», souligne M. Legault.

Le président de l'UDA ajoute du même souffle qu'il souhaite que Québec considère la culture comme étant un secteur «stimulateur d'investissements». «Ce n'est pas le moment de désinvestir», soutient-il.