On ne le dira jamais assez, l'École nationale de cirque de Montréal possède une réputation internationale enviable. Plus de 95 % des diplômés trouvent du travail parmi les troupes montréalaises et de plus en plus à l'étranger. Quatre d'entre eux travaillent en ce moment avec le célèbre Cirque Plume à Paris.
Kristina Dniprenko en est. Diplômée de 2006, elle et sa roue allemande n'ont pas chômé depuis la fin des études. L'école de Montréal ne fait pas que former, elle agit bien souvent en tant qu'intermédiaire entre les compagnies de cirque et ses diplômés.
«Ce n'est pas une agence de casting, mais elle envoie les offres d'emploi ou d'auditions aux artistes. C'est comme ça que j'ai fait parvenir mon DVD chez Plume et que j'ai eu l'audition», résume la jeune artiste de 26 ans.
Kristina maîtrise aussi le trapèze fixe, les acrobaties, les arts martiaux. Ne lui manquait plus qu'une troupe, une famille artistique.
«Sans forcément savoir ce que je voulais dans ma carrière de cirque, je suis vraiment tombée dans l'ambiance que je cherchais, dit-elle. Tout le monde est très chaleureux chez Plume. C'est comme une famille.»
Chez Plume, on reste longtemps. Trois des membres fondateurs sont là depuis 25 ans.
«Quand je suis venue pour mon audition avec ma roue allemande sur le dos, c'est quand même 46 kg, j'étais hyper nerveuse. Mais on m'a accueillie en disant de prendre mon temps, que ce n'était pas un examen. Ils étaient très accueillants», raconte-t-elle.
Originaire de Dollard-des-Ormeaux, Kristina Dniprenko roule depuis le mois de mai dans L'atelier du peintre, neuvième création du cirque français qui a été fondé en 1984. Le spectacle fera le tour de la France en 2010, s'arrêtera à Lisbonne dans un an et poursuivra sa route aussi longtemps que le public en redemandera.
«C'est sûr que le rêve serait de jouer à Montréal, confie Kristina. Plume est déjà allé au Brésil et à New York, mais il n'est jamais venu à Montréal.»
Qui sait, peut-être au moment du nouveau festival international de cirque de Montréal l'été prochain. Sa vraie famille à elle n'a pas attendu. Ses parents l'ont vue à Paris récemment.
«Au début, ils n'étaient pas certains que c'était une bonne idée, ma carrière en cirque, avoue l'artiste. Alors, les accueillir à Paris sous le chapiteau pour qu'ils voient que je fais vraiment un vrai métier, c'était important pour moi de le partager avec eux.»
Arts méconnus
Les arts du cirque ne sont pas encore assez connus à Montréal, ajoute-t-elle. Toutes les formes de cirque de tous les pays, et ce, souligne-t-elle, malgré le travail formidable des institutions que sont la TOHU, l'École et les troupes d'ici.
«Je n'ai appris l'existence de l'École nationale de cirque de Montréal qu'au moment où j'ai fait l'audition, dit-elle. Pourtant, j'ai habité Montréal toute ma vie. Il y a plein de gens qui, à part le Cirque du Soleil, n'ont aucune idée qu'il y a une telle force en cirque à Montréal.»
La chose, pourtant, est reconnue par les Français, autant dans l'univers circassien que dans la presse.
«Comme Chelsea O'Brian et Kristina Dniprenko, Laura Smith vient de Montréal, pouvait-on lire en octobre dans un quotidien français. Le cirque français connaîtrait-il une telle crise pour qu'il vienne recruter ses artistes sur le Nouveau Continent? Bernard Kudlak [membre fondateur de Plume] s'explique: «Ce n'est pas le talent des circassiens français qui est en cause, mais leur formation.»»
Et un autre bravo pour l'école montréalaise! Avis à ceux et celles qui ont le goût de voir le monde: l'École nationale de cirque de Montréal est en pleine campagne de recrutement. Les candidats ont jusqu'au 15 janvier 2010 pour soumettre leur demande.
En un mot
Acrobate qui n'amasse pas mousse
Montréal, c'est...
«Une ville qui a tellement à offrir culturellement. Après avoir voyagé un peu, je le vois bien, je l'apprécie encore plus.»
Que dit-on de Montréal ailleurs?
«Que de bonnes choses. Les artistes de cirque veulent tous venir jouer à Montréal pour mêler leur culture circassienne à la nôtre.»
Que manque-t-il à Montréal?
«Montréal me manque à moi. Ma famille, mes amis. J'ai envie de voir la neige.»
À voir sur le web
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