L'image de l'art change auprès des jeunes gens d'affaires à Montréal, et c'est un peu grâce au programme Arrimages du Conseil des arts, organisé en collaboration avec la jeune chambre de commerce.

En moins d'un an, une quarantaine de jeunes professionnels et entrepreneurs ont parfait leurs connaissances de l'art au contact des artistes et des organisateurs, en assistant à des représentations et en visitant les coulisses des événements. Le début d'une histoire d'amour pour certains d'entre eux.

«C'est une démarche de découverte et d'encouragement, explique Natalie Chapdelaine, chargée de projet Arts-Affaires au Conseil des arts de Montréal. Beaucoup de jeunes gens d'affaires sont curieux face aux arts mais ne savent pas où commencer. Il s'agit de leur donner les clés de la compréhension.»

La présidente de la jeune chambre de commerce, Caroline Ménard, estime que le programme suscite de plus en plus d'intérêt, mais que les ponts restent à construire.

«Il y a de la méconnaissance, dit-elle. Les arts sont encore perçus d'abord comme un divertissement. Mais Arrimages nous permet d'aller au-delà du spectacle. En nous permettant de nous asseoir avec les artistes, ça donne une autre perspective.»

Déclic

C'est ce qu'a constaté Gabrielle Strang, conseillère financière à Desjardins, une jeune femme qui se dit «très ouverte d'esprit» mais qui n'avait jamais vécu un réel déclic avec le monde culturel auparavant.

«J'avais idée de l'offre culturelle montréalaise, mais je ne savais pas comment m'y lancer, dit-elle. Il y a tellement de talent à Montréal. J'ai compris qu'il faut se laisser aller, sans toujours tout comprendre, et se laisser surprendre. Ça change de ma perspective habituelle.»

Arrimages a permis aux jeunes professionnels cette année d'entrer dans les coulisses de la troupe de cirque Les sept doigts de la main et du Théâtre de Quat'sous. L'an dernier, les curieux avaient investi la Biennale de Montréal.

«La plupart des gens qui participent au projet restent accrochés, note Natalie Chapdelaine. L'an dernier, un des participants a accepté un poste dans un conseil d'administration d'une compagnie de danse. L'important, c'est de trouver ce qui convient à chacun.»

Relations durables

L'un des buts d'Arrimages est de susciter des relations durables entre les jeunes entrepreneurs et les organismes culturels.

«On a eu notre dernière réunion cette semaine, relate Gabrielle Strang, mais ce n'est que le début pour moi. J'ai le goût de continuer à découvrir et de m'impliquer dans cet univers des arts où les gens vivent leurs rêves et leurs passions.»