L'organisme canadien Business for the Arts a revigoré son chapitre québécois à Montréal avec la saison artsScène 2009-2010 qui comprend plusieurs nouvelles activités pour créer des rencontres entre les passionnés des arts et des affaires.

Le Québec affiche un retard au Canada en ce qui a trait à la participation du milieu des affaires dans la culture. Les choses changent, cependant. Le monde des affaires pour les arts (Business for the Arts) vient de lancer une initiative intitulée artsScène, qui fontionne déjà bien dans des villes comme Halifax, Calgary et Toronto.

«Nous proposons toutes sortes d'activités pour rapprocher ces deux mondes. Notre expérience peut servir à Montréal, mais il est important que chaque ville ait ses propres façons de faire», a souligné la responsable du programme à Toronto, Gillian Hewitt Smith, cadre à la Banque Royale du Canada.

Le groupe artsScène de Montréal est dirigé par Julie Arsenault, une administratrice spécialisée en valeurs mobilières et en droit commercial qui veut complètement se consacrer «à son amour des arts».

«Nous voulons susciter la curiosité des jeunes professionnels pour créer de nouveaux partenariats avec les milieux artistiques», a-t-elle dit.

La nouvelle initiative vient s'ajouter aux activités du Conseil des arts de Montréal, le programme Arrimages notamment, et de la Chambre de commerce, les prix Arts-Affaires.

«Nous ne cherchons pas à dédoubler ce qui existe déjà, explique Mme Hewitt Smith. Au contraire, nous allons collaborer ensemble.»

Selon plusieurs personnes réunies lors du lancement de l'organisme la semaine dernière, le nouveau mariage arts-affaires doit passer par un échange au sujet des besoins communs, mais aussi des passions de chacun.

«L'important, c'est de partager des valeurs entre les organismes d'affaires et des arts, pense Jan-Fryderyk Pleszczynski, vice-président de Digital Dimension. La créativité est une composante importante des entreprises d'aujourd'hui et beaucoup d'artistes sont des entrepreneurs qui s'ignorent.»

L'artiste interdisciplinaire et directrice de l'organisme Les filles électriques, D. Kimm, voit, de son côté, beaucoup de ressemblances entre ces deux mondes que certains croient pourtant opposés.

«On travaille tous beaucoup, dit-elle. On a une vision et on veut laisser notre marque. De notre côté, ce n'est plus vrai qu'on n'attend qu'un chèque du privé. Un conseil, une idée, un contact, c'est souvent ce qui fait la différence.»

Le président de l'agence Sid Lee, Jean-François Bouchard, estime quant à lui qu'un «mariage qui marche entre arts et affaires» doit comprendre des objectifs, des principes et des intérêts communs.

Suivant la même idée, le directeur du Centre canadien d'architecture, Mirko Zardini, ajoute que ce n'est pas seulement aux milieux d'affaires de démontrer une plus grande ouverture aux arts.

«Si les institutions culturelles, comme les musées par exemple, ne peuvent pas repenser leur rôle et leur mission, elles ne pourront pas survivre. Innover, c'est changer», souligne-t-il.

ArtsScènes Montréal tiendra une soirée Complice d'affaires à la fin novembre à la Fonderie Darling, organisera un rallye des galeries en février prochain et fera visiter les coulisses de plusieurs productions artistiques aux gens d'affaires jusqu'au printemps prochain.