La nouvelle loi qui oblige maintenant les Mexicains à obtenir un visa pour séjourner au Canada préoccupe la presse mexicaine. Alors que là-bas, on craint que cette imposition puisse avoir un impact sur les échanges interculturels entre ce pays et le Québec, la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, a pour sa part tenté de se faire rassurante.

«Est-ce que l'obligation pour les Mexicains d'obtenir un visa pour aller au Canada a engendré une diminution des échanges culturels?», a demandé hier un journaliste mexicain à Mme St-Pierre, lors d'un point de presse suivant le lancement officiel du 37e festival Cervantino à Guanajuato. La question a semblé capter l'attention de plusieurs reporters du pays réunis autour de la ministre.

«J'espère que non, a répondu la titulaire de la Culture. Vous savez que le premier ministre du Québec, M. (Jean) Charest, a dit qu'il était contre cette imposition et ma collègue de l'Immigration, Yolande James, également. Mais cette décision relève du gouvernement fédéral canadien et je pense que le gouvernement fédéral canadien a compris que les Mexicains ont été irrités par cette décision.»

Rappelons que, devant l'explosion du nombre de demandeurs d'asile en provenance du Mexique, Ottawa oblige depuis juillet les Mexicains à avoir en poche un visa d'entrée lorsqu'ils arrivent au pays. Et tant que le gouvernement n'aura pas apporté des modifications à son système d'admission des réfugiés, cette règle risque d'être maintenue. Une situation qui est loin de plaire à plusieurs Mexicains interrogés hier, car ils ont l'impression que cette décision a été prise en catimini.

Par ailleurs, Mme St-Pierre s'est dite confiante de voir les deux pays continuer à entretenir d'excellentes relations. «Pour nous, la relation avec le Mexique est fondamentale. S'il y a des embûches, nous allons toujours faire en sorte qu'elles disparaissent.»

Sur un ton rassurant, elle s'est dite prête à tout mettre en oeuvre pour s'assurer que les artistes mexicains qui souhaitent venir partager leur art puissent entrer au pays.

«Pour ce qui est des artistes, s'il y a des cas, faites-le-moi savoir, a-t-elle lancé à l'intention des reporters locaux. Ça va me faire plaisir de m'en occuper personnellement.»