L'Union des artistes (UDA) cherche à savoir si ses membres sont souverainistes et s'ils souhaitent qu'elle défende publiquement cette option, a appris La Presse.

Le syndicat a récemment sondé ses membres sur leur satisfaction face à ses services et aussi un peu sur leurs opinions politiques. Réalisé par Léger Marketing, le sondage les questionne entre autres sur la souveraineté. On leur demande aussi s'ils sont favorables au rapatriement des pouvoirs en matière de culture et de communications, et s'ils veulent que l'UDA défende cette option lors d'une future campagne électorale.

L'UDA a reçu les résultats du sondage hier. L'information sera bientôt transmise à son conseil d'administration, qui décidera ensuite s'il la rendra publique.

Joint hier à Los Angeles, le président de l'UDA, Raymond Legault, a confirmé ces informations. Il n'avait cependant pas en main la formulation exacte des questions. Plus tard en journée, Michel Laurence, conseiller aux instances politiques de l'UDA, a refusé de nous transmettre cette information.

Si l'UDA sonde ainsi ses membres, c'est pour mieux orienter ses interventions, explique M. Legault. «C'est un sujet important, et ça faisait très longtemps qu'on n'avait pas questionné nos membres là-dessus. Les derniers résultats remontaient à 1990. Ils disaient qu'environ 90% de nos membres étaient en faveur de la souveraineté. On entend souvent le public dire que l'UDA ou les artistes sont souverainistes. Nous, on doit se fier sur des faits et non sur des perceptions. On aurait pu faire un référendum auprès de nos membres, mais ça coûte cher, et en plus, ceux qui participent sont surtout ceux qui sont très en faveur ou en défaveur.»

Pour son sondage, l'UDA a contacté environ 1000 de ses quelque 11 400 membres actifs et stagiaires. «Ça donnera un résultat très précis, indique M. Legault. En comparaison, des sondages questionnent parfois 1000 personnes pour connaître l'opinion de toute la population canadienne.» Il ajoute que l'UDA n'a pas fait le sondage elle-même pour «garantir l'anonymat des membres».

Les résultats sont entre autres divisés selon l'âge, le revenu et la région des répondants. «Nous ne voulons pas dire quel taux d'appui serait nécessaire (pour décider d'appuyer une option politique), indique M. Legault. Tout cela doit être étudié auparavant par notre conseil.»

Il ajoute que l'UDA ne prend présentement pas position sur la question constitutionnelle. Aux plus récentes élections fédérales, le syndicat n'avait appuyé aucun parti, mais dans le mouvement de protestation contre les coupes en culture, il s'était prononcé contre le Parti conservateur. Lors de la dernière campagne sur la scène provinciale, l'UDA avait envoyé un questionnaire aux partis pour connaître leur position en matière de culture, mais n'avait pas appuyé un parti.

«Notre position, c'était que le parti de l'UDA était le parti des arts et la culture», rappelle-t-il.

Ce n'est pas la première fois que l'UDA procède à ce genre d'exercice. Dans un sondage de 2006 qui portait majoritairement sur la qualité de ses services, elle demandait aussi à ses membres si, selon eux, l'UDA devait «prendre plus souvent position sur la scène publique en ce qui concerne certains sujets d'intérêt général». La réponse avait été positive (56% oui, 43% non). Réponse positive aussi à la question de savoir si elle devrait «s'impliquer publiquement dans des débats d'ordre politique» (37% tout à fait d'accord, 29% plutôt d'accord et 32% en désaccord).