Après une soixantaine d'années et de nombreux déménagements, l'ère de nomadisme du Conservatoire de musique et d'art dramatique de Montréal est désormais terminée. L'institution a inauguré hier ses nouveaux locaux permanents, en plein coeur du Plateau-Mont-Royal.
Le Conservatoire, qui s'était installé il y a quelques années dans une ancienne polyvalente de la rue Henri-Julien, a eu droit à une véritable cure de jeunesse de 46,5 millions de dollars.
Conçu par les architectes Saia Barbarese Topouzanov, l'immeuble de facture contemporaine est lumineux et aéré.
Les étudiants pourront désormais se produire dans une salle de concert jaune brûlé de 225 places ou jouer dans un théâtre aux gradins rouge vif du même nombre de sièges. Ils pourront également se reposer sur le toit-terrasse ou discuter dans le hall coiffé d'une voûte vitrée.
Les lieux sont aussi dotés d'une régie vidéo, d'un studio de télévision, d'une salle de doublage et d'un atelier de confection de costumes.
«Wow! J'aimerais ça, être étudiante ici!» s'est exclamée la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, lors de la visite guidée des lieux. «Oui, c'est du béton, mais il faut que nos créateurs et artistes d'ici puissent se produire dans des endroits à la hauteur de leurs talents», a-t-elle commenté plus tard.
D'ailleurs, le gouvernement du Québec et le Conservatoire sont actuellement en pourparlers pour bonifier les installations des écoles de Québec, de Val-d'Or et de Gatineau. Au dire de la ministre Saint-Pierre, des annonces en ce sens auront lieu bientôt.
Annoncés en juin 2006, les travaux au Conservatoire de Montréal auront duré trois ans. L'échéance et les budgets ont été respectés. «Nous avons dû faire quelques concessions pour respecter le budget, mais nous n'avons jamais touché à l'acoustique ou à la performance des locaux. Les compromis ont été faits seulement sur des aspects cosmétiques», a expliqué le directeur général du Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec, Nicolas Desjardins.
Par ailleurs, depuis deux semaines, le Conservatoire de Montréal est autorisé à donner des formations universitaires en interprétation musicale aux niveaux bac et maîtrise.
«Après toutes ces années d'espoir, d'itinérance et de désillusion, dans des locaux souvent trop étroits ou mal situés, c'est un bonheur d'avoir enfin un lieu commun entièrement adapté aux besoins de l'enseignement», a déclaré la présidente du conseil d'administration, Francine Grégoire.