La crise des médias n'affecte pas tout le monde. Au contraire. Pendant que les gros joueurs battent de l'aile, certaines «recrues» se développent à vitesse grand V.  

Prenez 33mag.com. En 10 ans d'existence, ce nouveau média électronique est devenu un incontournable de la culture urbaine québécoise. Mis à jour quotidiennement, il attire actuellement 45 000 visiteurs uniques par mois, pour un total de 200 000 pages «cliquées».  

Jamais entendu parler? Possible. Mais il y a longtemps que les annonceurs «nationaux», eux, ont 33mag.com dans leur mire. En moins de deux ans, le «webzine» a vu son chiffre d'affaires grossir de façon exponentielle, avec l'arrivée de gros clients à la recherche de nouvelles plateformes publicitaires. «Bell a été notre premier corpo, raconte Julien Roussin Côté, fondateur et «patron» - c'est écrit sur sa carte d'affaires!- de la boîte. Mais aujourd'hui, on a aussi Molson Dry, Coca Cola, Rogers, Telus, Heineken et Reebok... On a même eu Pontiac!» Pas mal pour un petit site lancé par trois jeunes «skateux» ...

 

Pour la petite histoire, sachez que 33mag est né dans la cour du Cégep Bois-de-Boulogne. Julien et ses potes voulaient créer un webzine pour unir tous les amateurs de skate, de snowboard, de hip-hop, d'art urbain et de sports extrêmes. Après un séjour de trois ans par les HEC, Julien a refait son plan d'affaires. «Les années 2004 à 2006 ont été toughs. Les gens n'étaient pas encore prêts à annoncer sur le net», dit-il.

 

Question de survie, 33mag a tranquillement élargi son mandat. De la culture urbaine, le webzine est passé à la culture tout court. Les articles et les photos ont fait place à des topos vidéos. Des émissions comme Vox Pop (avec Baz), Bob le Chef et Black Taboo ont agrandi le cercle de son auditoire. «On a changé, mais on n'a jamais cessé de couvrir le nightlife, les musiques émergentes et la culture urbaine», résume Julien. «On est devenus des généralistes de l'underground».

 

Fait à noter: le contenu de 33mag est à 85 % généré par sa communauté de visiteurs. La plupart contribuent bénévolement «simplement parce qu'ils s'identifient à la clique», précise Julien. Mais attention! Ça ne veut pas dire qu'on peut tout faire sur 33mag. «Contrairement à Facebook, on a une ligne éditoriale. Sinon, ce serait n'importe quoi...»

 

www.33mag.com