Le carnet de dessins de Picasso, qui vient d'être volé dans le musée consacré au peintre à Paris, sera «très compliqué» à revendre, a estimé mercredi Olivier Widmaier-Picasso, petit-fils du maître.

«Cette oeuvre, elle manque au musée car elle est importante, et je crois qu'elle n'a aucun moyen de vivre ailleurs», a indiqué l'héritier sur la radio Europe 1, alors qu'on lui demandait quel message il souhaitait transmettre au(x) voleur(s) du carnet. Le vol d'un carnet contenant 33 dessins au crayon signés Picasso et datant de 1917-1924, dont la valeur est estimée à quelque huit millions d'euros, a été découvert mardi au musée national Picasso, situé dans le quartier du Marais, dans le centre de Paris.

«Les oeuvres, et en particulier celles du musée Picasso, sont particulièrement répertoriées et elles sont identifiables, et (...) la collaboration des différentes polices fait qu'il est très compliqué de vouloir voler et revendre», a-t-il ajouté.

Le petit-fils de Picasso a évoqué deux pistes au sujet du vol: «la cleptomanie» de «gens qui passent, qui trouvent et qui prennent» ou bien l'espoir de revente sur le marché, mais «ce marché est très compliqué».

Olivier Widmaier-Picasso a pris l'exemple du vol de deux tableaux chez sa soeur Diana en février 2007 à Paris. Ces tableaux étaient «tellement importants que les voleurs n'ont pas pu trouver des acheteurs sur le marché. Ils les ont proposés à un receleur hollandais qui a prévenu la police».

«Moi, de mon cÈté, dès le lendemain du vol, j'ai pris les mesures nécessaires pour prévenir les autorités, pour diffuser les images -- et Internet aide beaucoup à diffuser les images -- jusqu'au bout du monde: en moins de 24 heures, vous pouviez compter plus de mille sites Internet d'information qui reprenaient les images», a affirmé Olivier Picasso.

Le vol au musée Picasso aurait été commis entre lundi soir et mardi midi, selon une source policière.

Mardi est le jour de fermeture hebdomadaire du musée, mais il était exceptionnellement ouvert, sur invitation, aux habitants du quartier.

Selon les tout premiers éléments de l'enquête, il n'y avait pas d'alarme et il n'y a pas eu d'effraction.