Pour se faire plus belle, la ville de Montréal court les concours. À l'aide d'un investissement de 1,2 million de dollars en trois ans, de nouveaux concours de design et d'architecture seront lancés dès 2010.

Le projet Réalisons Montréal, ville UNESCO de design a été lancé la semaine dernière par le bureau Design Montréal et la Chaire UNESCO en paysage et environnement de l'Université de Montréal.

 

«C'est un chantier pilote en quelque sorte, explique Marie-Josée Lacroix, directrice de Design Montréal. On va rendre tangible l'appellation «Montréal ville UNESCO du design». Dans trois à cinq ans, le chantier aura permis de bonifier Montréal. C'est prouvé que les concours améliorent la qualité des projets.»

Les critères d'admissibilité seront déterminés d'ici l'automne, mais on sait déjà que les projets devront être à forte portée publique. Il ne s'agit pas de concours d'idées, mais de concepts devant être réalisés, dont les clients seront les organismes publics, parapublics et les OSBL. Un jury indépendant s'occupera de sélectionner les projets.

Aux yeux de Mme Lacroix, il est clair que cette façon de faire permettra de contourner une critique souvent entendue à l'effet que ce sont souvent les mêmes designers et architectes qui obtiennent les contrats.

«Le processus de concours pour ouvrir le marché public offre la chance à plus de coureurs de se qualifier, dit-elle. Les designers et architectes ne seront pas choisis seulement s'ils ont de l'expérience, mais en fonction du concept proposé.»

L'idée est de favoriser des projets qui ne sont pas déjà financés par d'autres programmes comme les équipements culturels ou les bibliothèques, par exemple. Mais de nouveaux projets dans le Quartier des spectacles pourraient être touchés.

«On peut penser à tous les projets dans le domaine public: parcs, équipements immobiliers, signalétique, réaménagement de rue, à différentes échelles», précise Mme Lacroix.

Métropole culturelle

L'initiative résulte d'une des recommandations du Rendez Vous 2007, Montréal métropole culturelle voulant promouvoir l'excellence en design et architecture. La directrice de Design Montréal ajoute que les designers répondent déjà aux appels d'offres publics, mais qu'il faut élargir la palette et le bassin de créateurs.

«On les mets rarement en compétition sur des idées, note-t-elle. Il s'agit d'ouvrir le marché à des firmes moins confirmées ou d'autres qui veulent toucher à de nouveaux domaines. Ces talents représentent un atout exceptionnel. On veut les faire contribuer davantage au devenir de la ville.»

L'administration municipale croit d'ailleurs que ces concours permettront d'améliorer le paysage urbain en s'inscrivant dès le début de l'élaboration d'un projet, plutôt qu'à la fin.

«Nous voulons favoriser des activités de création ayant pour objectif d'accroître la qualité du design des espaces publics au moyen d'une meilleure intégration des designers de diverses disciplines en amont des projets de développement urbain», souligne le vice-président du comité exécutif de la Ville, André Lavallée.

Le budget disponible de 1,2 million pour trois ans est financé à parts égales par les ministères de la Culture et des Affaires municipales à Québec, la ville de Montréal et la Conférence régionale des élus.