Le sort du président-directeur de la Société de développement des entreprises culturelles, Jean-Guy Chaput, pourrait être scellé aujourd'hui, alors que le conseil d'administration de la SODEC rendra son verdict concernant l'avenir du dirigeant au sein de l'organisme. Toutefois, s'il devait rester en poste, le premier ministre, Jean Charest, refuse de s'engager à respecter cette décision.

Ainsi, le gouvernement, qui a déclaré à plusieurs reprises que M. Chaput n'avait plus la légitimité pour demeurer à la tête de la SODEC, reste vague sur ses intentions dans ce dossier. «On verra ce que dira le conseil d'administration, s'est contenté de dire hier le premier ministre, à l'issue du lancement officiel des travaux de la nouvelle salle de l'Orchestre symphonique de Montréal. On va d'abord leur permettre de rencontrer M. Chaput et on verra après.»

 

Pourtant, M. Charest a indiqué que la responsabilité de discuter de l'avenir du PDG incombait au Conseil. «On a changé les règles de gouvernance des sociétés d'État justement pour donner à des conseils d'administration la responsabilité de s'occuper de ces choses-là.»

Rappelons que dans un rapport publié la semaine dernière, le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, a qualifié les dépenses de M. Chaput de somptuaires. L'an dernier, l'État aurait déboursé 48 000 $ pour les billets d'avion, chambres d'hôtel et autres frais de représentation du PDG.

Le principal intéressé, qui s'est défendu avec vigueur en début de semaine, n'a pas écarté la possibilité de poursuivre le gouvernement s'il était congédié. M. Chaput a également fait part de sa volonté de rester en poste jusqu'à la fin de son mandat en octobre.

S'il doit partir avant, la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, a dit vouloir éviter de lui verser une prime de départ. Mme St-Pierre a également affirmé que, dès son arrivée à la tête du Ministère, il y a deux ans, elle avait des doutes sur les dépenses de Jean-Guy Chaput. Alors, pourquoi ne pas avoir agi avant? «Il fallait tout d'abord que la SODEC soit soumise à la loi sur la gouvernance, pour séparer le poste du président du conseil d'administration de celui de directeur général et pour avoir un conseil d'administration majoritairement indépendant, explique-t-elle. Pourquoi ne pas avoir agi? Parce qu'il faut aussi avoir des faits et avoir des choses qui ont été vérifiées. On n'agit pas sur des rumeurs.»

Et à l'avenir, le successeur de M. Chaput «devra tenir compte des barèmes du gouvernement» pour ses déplacements, a averti la ministre.