Le chroniqueur littéraire Michel Vézina a signé sa dernière chronique dans l'hebdomadaire Ici, propriété de Quebecor.

Dans un communiqué publié hier, le pigiste précise ne pas avoir démissionné. «Mon patron Sylvain Prevate m'a dit: «Je pense que c'est fini pour toi, t'as fait le tour». Pourtant, en décembre dernier, il se disait satisfait de mon travail. J'ai l'impression qu'on me laisse aller parce que je refuse de signer le contrat de cession de droits», raconte-t-il au téléphone.

Rappelons que depuis le printemps 2008, l'hebdomadaire demande à ses journalistes pigistes de signer un contrat de cessation complète des droits d'auteur et des droits moraux, sans compensation. Ce contrat permettrait notamment de reproduire les textes dans les autres publications de Quebecor.

 

M. Vézina dit avoir essayé de négocier ce contrat. «J'avais demandé une clause d'exception pour les conflits de travail. C'était pour le Journal de Montréal (présentement en lock-out). Je voulais éviter que mes textes y soient publiés, ce qui aurait fait de moi un scab.»

Sylvain Prevate, éditeur adjoint du Ici, dit que la cause est ailleurs. «Toute cette histoire de contrat n'a absolument rien à voir. Un journal, c'est en constante évolution. Michel travaillait chez nous depuis déjà quelques années. On a senti que c'était le temps de proposer d'autres choses à nos lecteurs, de développer de nouveaux créneaux.»

M. Prevate qualifie la controverse des contrats de «vieille histoire». Il rapporte qu'une quarantaine de journalistes l'ont signé, et qu'un seul a refusé de le faire (Stéfane Campbell). Ce dernier ne travaille plus à Ici.

En mars dernier, Luc Lavoie, alors vice-président de Quebecor, avait déclaré au Devoir que ce contrat était désormais «obligatoire». Il ajoutait que les collaborateurs avaient le choix de travailler ailleurs. L'Association des journalistes indépendants du Québec qualifie toujours ce contrat «d'odieux». La semaine dernière, elle a aussi dénoncé un contrat semblable que TVA Publications impose maintenant à ses pigistes.

Par ailleurs, M. Prevate refuse de commenter la possibilité que des textes du Ici se retrouvent dans les pages du Journal de Montréal.