Les bonnes nouvelles à propos de l'UQAM ne sont pas légion, mais celle-ci est d'autant plus importante qu'elle se déroule dans le Quartier des spectacles. L'université ne compte plus en effet se départir du centre Pierre-Péladeau pour le céder à des intérêts privés.

Recommandée dans le rapport final sur la situation financière et le plan de redressement de Price Waterhouse Coopers l'an dernier, cette option aurait représenté une économie de 2,4 millions pour l'UQAM.

 

Doté de son propre plan de relance, le Centre a toutefois renversé la vapeur. Malgré un déficit accumulé de 1,2 million au cours de l'année, le Centre vise désormais l'équilibre budgétaire en 2009-2010.

«J'ai présenté un rapport à la direction de l'université en novembre. L'UQAM a décidé de mettre le couvercle sur la marmite en gardant le Centre dans son parc immobilier. Ceci va nous permettre de finir de l'intégrer dans le système universitaire. Les syndicats signent des lettres d'entente en ce moment», explique Guy Vanasse, directeur général du Centre et responsable du département de musique.

Repris en 2006

Construit en 1992, le centre Pierre-Péladeau était en faillite technique et ne recevait plus de subventions gouvernementales au moment où il a été repris en 2006 par l'UQAM. Ces derniers mois, le centre a consolidé sa vocation culturelle de diffusion tout en accélérant son intégration aux activités de l'UQAM.

«Il ne fallait pas que ce soit l'équivalent d'un bureau d'avocats qui s'achète un Dairy Queen, blague M. Vanasse. On est passé de 20 jours d'utilisation du CPP par l'UQAM à entre 40 et 50 jours par année, et ce, sans nuire à notre agenda de location pour l'extérieur. En tout, on y trouve des activités 275 jours par année. C'est probablement l'une des salles les plus occupées au Québec.»

En plus de la salle Pierre-Mercure, le centre Pierre-Péladeau utilise désormais les espaces adjacents de façon maximale pour la tenue d'expositions, de conférences de presse et de remises de prix.

«Je suis assez fier d'avoir réussi à fusionner les deux missions du Centre. C'est sur cette base que l'UQAM a décidé de le conserver. J'ai le Centre tatoué sur le coeur. C'est un projet culturel qu'il faut gérer avec le coeur», avoue celui qui était là au tout début de cette aventure dans les années 90.

Le rapport du vérificateur comptable précisait que le centre Pierre-Péladeau avait besoin d'une mise à niveau de près de 1 million de dollars afin de poursuivre ses activités adéquatement, ce qui s'additionnait au déficit.

Mise à niveau

«Nous avons établi un plan triennal de mise à niveau de l'édifice, précise M. Vanasse, dont le coût des investissements est inclus dans notre futur équilibre budgétaire. On a déjà changé les tapis et réparé notre piano. On procédera bientôt au recouvrement des fauteuils. Bref, on avance.»

Le plan lumière du Quartier des spectacles mettra aussi la salle en valeur. En outre, le ministère de l'Éducation a reconnu que le Centre faisait partie des immeubles universitaires et lui verse maintenant une subvention.

«De toute façon, conclut M. Vanasse, la vente n'était pas avantageuse. Contrairement à ce qu'avaient dit les vérificateurs comptables, il n'y a pas de marché en ce moment et encore moins d'offres raisonnables qui se sont présentées durant l'année. C'était purement théorique.»