Le canular des Justiciers masqués avec Sarah Palin aurait déclenché une «guerre civile» entre John McCain et sa colistière, selon ce que rapportait hier le New York Times.

«Si c'est vrai, je n'en reviens pas», s'étonne Marc-Antoine Audette, moitié du duo comique de CKOI, qui se faisait passer au téléphone pour Nicolas Sarkozy.

Les tensions existaient déjà depuis l'interview dévastatrice de Sarah Palin avec Katie Couric. Mais selon le quotidien, elles auraient été catalysées par l'interview bidon des Justiciers. Deux éléments ont hérissé le camp McCain: que la colistière ait accepté sans les aviser un entretien avec le soi-disant président français. Et qu'elle ait ouvertement affiché lors de cette conversation ses ambitions présidentielles pour 2012.

Le Los Angeles Times rapporte de son côté que Steve Schmidt, proche conseiller de McCain, a organisé une conférence téléphonique pour fustiger le camp Palin, qui a accepté l'entretien. Il paraît en effet assez inhabituel qu'à trois jours des élections américaines, un chef d'État appelle une candidate à la vice-présidence.

L'équipe Palin se défend de la première accusation. L'entretien était planifié depuis trois jours, allègue-t-on. Les conseillers de McCain aurait donc dû le remarquer sur l'agenda.

«C'est faux! lance Marc-Antoine Audette. L'entretien a été confirmé vendredi dernier, moins de 24 heures avant qu'on lui parle.» Hier encore, l'humoriste s'étonnait que personne de l'équipe McCain n'ait été prévenu de l'entretien. Car l'appel avait été planifié avec Steve Biegun, ancien numéro 3 du Conseil national de sécurité sous Condoleezza Rice. Même les services secrets avaient donné leur aval.

«Notre objectif, c'était simplement de vérifier l'humour et l'intelligence de Sarah Palin, rappelle Marc-Antoine Audette. On a testé ses connaissances de base sur des sujets vraiment faciles. On aurait pu être beaucoup plus méchants. Mais bon, si elle ignorait que l'Afrique est un continent (comme l'a révélé Fox News), c'était perdu d'avance.»

Les Justiciers masqués savourent visiblement cette controverse. «On ne s'en cache pas, on est très pro-Obama, indique Audette. Honnêtement, je ne pense pas que notre blague ait changé grand-chose. On reste humble. Mais si on a augmenté de 0,0001 % les appuis à Obama, c'est déjà une grande victoire.»

C'est possible. Mme Palin ne brillait pas vraiment au téléphone. Elle n'a pas bronché lorsque le faux Nicolas Sarkozy a parlé de Stef Carse, premier ministre du Canada, et de Richard Z. Sirois, premier ministre du Québec.

«C'était un mauvais choix de colistière, opine Marc-Antoine Audette. Je pense que le public a été frappé par ses commentaires. La preuve, c'est qu'après notre interview au Early Show de CBS lundi dernier, les gens sur le plateau nous ont applaudis.»