À l'occasion de la convention annuelle des tatoueurs à Montréal ce week-end, la galerie Yves Laroche présente une exposition de peintures, encres et dessins d'une trentaine d'artistes de la peau. Crânes et sang dans les roses.

La galerie d'art Yves Laroche s'est convertie récemment à l'art de la rue, «urban art» comme on dit en France. Certains tatoueurs, ceux qui créent leurs propres dessins en plus de les faire rentrer dans la peau des clients, appartiennent à cet univers qui regroupe les graffiteurs, les artistes de la bande dessinée et autres muralistes indisciplinés. Et parlent le même langage imagé si l'on se fie aux oeuvres exposées d'une trentaine de tatoueurs de différents pays qui participent en fin de semaine à la rencontre annuelle de Art Tattoo Montréal, à la gare Windsor.

Nous nous retrouvons donc devant des oeuvres figuratives dominées par des images troublantes de crânes, de serpents et de dragons, et de vagues déferlantes couleur de sang. La mort est omniprésente, la vanité de l'être humain y est dénoncée. Certains tatoueurs sont plus légers, leurs dessins sont plus proches des mangas japonais, comme c'est le cas pour Tin-Tin, un Français que les amateurs connaissent bien. La grande vedette de ce rassemblement, l'Américain Both, est plus proche, quant à lui, du surréalisme.

L'exposition, intitulée Blood Royale (sic), fait une place toute spéciale à Timer, tatoueur professionnel de Montréal qui fut, il y a quelques années, un graffiteur connu. Certains de ses tableaux ressemblent d'ailleurs à des murs colorés.

Selon Yves Laroche, l'art urbain attire surtout les jeunes qui retrouvent leur propre univers d'images dans celles de ces artistes le plus souvent autodidactes, souvent rebelles. C'est un art qui a ses collectionneurs, ils viennent surtout du milieu de l'informatique, dit-il. En plus de Blood Royale, la galerie d'art de la rue Saint-Paul présente aussi des oeuvres de ses propres artistes, dont celui qui a lancé la mode des graffitis esthétiques à Montréal: Zilon.

Blood Royale à la galerie d'art Yves Laroche, 4, rue Saint-Paul, Est. Jusqu'au 21 septembre.