À compter de janvier prochain, il sera possible de recevoir par la poste traditionnelle, à environ toutes les deux semaines, une lettre d'un nouveau personnage de Marie Laberge.

L'auteure a présenté, mardi à Montréal, son nouveau projet, celui d'un roman épistolaire intitulé Des nouvelles de Martha.

Cette formule, pratiquement disparue de la langue française depuis le 18e siècle, consiste à écrire et envoyer à tous ceux qui s'abonneront à cette expérience littéraire une lettre d'environ trois pages écrite par cette Martha, qui racontera ce qui lui arrive, sa vie et ses réflexions sur celle-ci.

La lettre aura l'apparence d'avoir été rédigée de façon manuscrite - bien que le travail sera réalisé par ordinateur - et aura la particularité d'être personnalisée pour chaque abonné.

Ainsi, si vous vous appelez Robert ou Sylvie par exemple, vous recevrez une lettre de Martha adressée à votre nom, avec un véritable timbre, qui commencera par Cher Robert ou Chère Sylvie et qui racontera les aléas de la vie de Martha et les leçons qu'elle en tire.

«Il y a des gens qui ne reçoivent jamais de lettre, jamais de lettre de personne, et là il y a quelqu'un qui va leur écrire, a dit Marie Laberge. Il y a quelqu'un qui va être constante. Il y a quelqu'un qui va être, je pense, à l'occasion amusante, à l'occasion prenante.»

Bien qu'elle demeure discrète sur ce personnage, Marie Laberge précise qu'il s'agit d'une femme qui est mère et grand-mère, arrivée à un point dans sa vie où elle regarde ce qu'elle a vécu par rapport à ce qu'elle espérait vivre.

Il s'agit, ajoute-t-elle, d'une femme ordinaire, avec cette lumière particulière qui anime les gens dont la vie est bien remplie et qui peuvent être remarquables tout en n'étant pas extraordinaires.

Il sera possible de s'abonner par l'internet sur le site de l'auteure ou par la poste régulière; les informations requises seront publiées dans les journaux de la chaîne Gesca (La Presse, Le Soleil, Le Nouvelliste, le Quotidien, La Tribune, Le Droit, La Voix de l'Est). Le coût de l'abonnement sera de 33$ et couvrira 26 lettres.

Marie Laberge ne sait pas encore si le projet dépassera la première année. En fait, elle avoue candidement qu'elle s'aventure dans l'inconnu le plus complet, personne n'ayant tenté ce genre d'expérience jusqu'ici.

«C'est un peu comme si j'avais utilisé des techniques extrêmement modernes, extrêmement au goût du jour, pour donner quelque chose d'ancien, qui s'est perdu. Quelque chose qui est un rapport presque sensuel, avec du papier, avec une enveloppe. Un rapport très privé qu'on garde dans ses tiroirs.»