Le directeur artistique de l'Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean et directeur du Conservatoire, Jacques Clément, s'inquiète des effets à moyen terme de la disparition des cours de musique dans les écoles publiques du Québec. Il estime qu'il faut se pencher sur cette situation dès maintenant pour éviter des problèmes de relève dans quelques années.

"Qu'un enfant puisse faire tout son primaire et tout son secondaire sans jamais avoir reçu un enseignement musical, je trouve ça extrêmement préoccupant. Je ne dis pas que c'est toujours le cas, mais il faut rappeler que les commissions scolaires ne sont plus tenues d'offrir une telle formation. La décision revient aux conseils d'établissement", fait valoir M. Clément qui souligne pourtant qu'il est important de rejoindre toutes les couches de la population pour leur permettre de s'initier à la musique classique et développer des talents. Si des initiatives ne sont pas prises bientôt, Jacques Clément craint des problèmes de recrutement d'ici quelques années.

Un phénomène occidental

"Pour le moment, nous n'avons pas de manque d'effectifs, ni au Conservatoire ni à l'Orchestre. Mais il y a réellement un problème. Pour réussir en musique, il faut du travail et de la persévérance. Il y a beaucoup d'abandons. Il faut que tout le monde ait accès à la musique. Ça prend de la sensibilisation, car sinon même nos diplômés auront de la difficulté à travailler", plaide Jacques Clément.

Selon lui, cette tendance des jeunes à aller vers la musique populaire est un phénomène occidental que même Kent Nagano, le directeur musical de l'Orchestre symphonique de Montréal, qui dirige également un orchestre en Californie, a remarqué. Il est donc nécessaire de faire des nouvelles propositions aux jeunes pour les inciter à revenir vers le classique.