Mélissa Ouimet est prête à tout pour percer l'univers de la chanson. Afin de réaliser son rêve, elle a même choisi de faire un détour à l'autre bout du monde. L'interprète de 22 ans, originaire de Saint-Albert, dans l'Est ontarien, découvre du pays depuis un an. Du moins, les clubs d'hôtels chics de certaines grandes villes de l'Asie.

Mélissa Ouimet est prête à tout pour percer l'univers de la chanson. Afin de réaliser son rêve, elle a même choisi de faire un détour à l'autre bout du monde. L'interprète de 22 ans, originaire de Saint-Albert, dans l'Est ontarien, découvre du pays depuis un an. Du moins, les clubs d'hôtels chics de certaines grandes villes de l'Asie.

Elle y a chanté un répertoire varié d'oeuvres musicales avec son groupe, les "Soldouts", six soirs par semaine, ce qui ne lui a pas laissé beaucoup de temps pour jouer au touriste à Hong Kong, Séoul et Kuala Lumpur.

C'est en juin 2007 qu'elle a reçu l'invitation de se joindre à cette aventure. Le groupe musical cherchait une interprète pour sa tournée. Elle a accepté sur le champ.

"J'avais le goût de voir pleine de choses à l'autre bout du monde. Et ces expériences servent de motivation et m'inspirent parce qu'on baigne dans la musique à chaque jour", dit-elle au bout du fil, jointe à Kuala Lumpur.

Mélissa Ouimet a peine à croire qu'elle est montée sur scène en Chine, en Corée du Sud et en Malaisie.

Ce n'est certes pas le chemin habituel d'une diplômée du programme de musique du Collège Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse, au nord de Montréal. Toutefois, tous les chemins mènent à la gloire.

"C'est une grande expérience, un gros changement. C'est quelque chose que je voulais vraiment faire pour gagner plus d'expérience sur scène", ajoute-t-elle d'un ton dynamique.

En plus de s'ennuyer inévitablement de ses proches, l'aventurière souligne qu'il y a un élément de peur bien réel associé à un tel dépaysement de longue durée. "Il y a beaucoup de gens qui craignent de partir si loin parce qu'ils estiment qu'ils seront oubliés par l'industrie. J'avais cette crainte-là moi aussi. J'ai décidé d'y aller quand même. Ainsi, à mon retour, je serai plus prête et plus confiante. Et si quelqu'un m'engage, j'ai tout un bagage !"

Mélissa Ouimet signale justement que son intention n'a jamais été de faire carrière à de milliers de kilomètres de chez elle. C'est pour cette raison qu'elle a décidé de ne pas suivre les "Soldouts" à Oman, au Moyen-Orient, pour leur prochain contrat. L'objectif premier a toujours été de percer en solo.

"Je ne voulais pas m'éterniser en Asie. J'ai le goût de revenir avec mon matériel, de m'installer à Montréal et de pousser au maximum pour réussir. J'ai la chance de voir où je peux me rendre avec ma carrière musicale. Je veux juste que la musique 'roule' et être sur scène."

Le fait que la jeune adulte s'ennuie de sa famille, de ses amis et des "curds" de Saint-Albert a contribué à sa décision.

Comme le dit le vieil adage, les voyages forment la jeunesse. Et le périple asiatique de la chanteuse laissera lui aussi une empreinte. Les rites de la religion musulmane, notamment en Malaisie, avec le port du voile par les femmes et l'omniprésence de la prostitution en Asie les ont particulièrement perturbés.

"Je me faisais regarder dans la rue d'un mauvais oeil simplement parce que j'étais vêtue d'un short et d'un chandail à manches courtes, dit-elle d'un ton consterné. Je pense que les Canadiens ne réalisent pas non plus comment la prostitution est vraiment répandue. Où il y a des hommes d'affaires, il y a des prostituées. Malheureusement, en raison de la pauvreté, c'est souvent leur seul moyen d'assurer leur survie. Malgré tout, elles conservent le sourire."

Ce choc culturel lui a servi de source d'inspiration. Estomaquée, elle a transcrit ses états d'âmes sur papier pour le futur.

Pour l'heure, le temps est venu de retourner aux sources.

Après avoir ajouté plusieurs cordes à son arc, Mélissa Ouimet quittera définitivement ses partenaires de scène cette semaine.

Le contrat malaisien prend fin, tout comme cette tranche de vie pour la Franco-Ontarienne.

"Je suis prête à revenir. Peu importe l'obstacle, quand on est sur scène six soirs par semaine pendant un an, on est prêt à affronter et à relever beaucoup de défis", affirme-t-elle d'un ton confiant.

Chose certaine, elle reviendra, métamorphosée.

jfdugas@ledroit.com

Correspondant régional

Est ontarien