Éblouissant? Prodigieux? Génial? Désolé, chers linguistes, je n'ai que ce mot juvénile et simpliste pour qualifier ces cérémonies d'ouverture: wow!

Les Chinois ne sont pas des humains, ce sont des machines. «Ça n'empêche pas qu'ils ont une âme, un corps, un coeur», a dit Alain Goldberg, qui paraissait tétanisé par la beauté du spectacle. Son collègue à Radio-Canada, Richard Garneau, n'avait jamais rien vu de semblable, et s'est même arrêté pour prendre une photo. «Ça dépasse tout ce que j'ai vu.» On va lui faire confiance, il a 21 Jeux olympiques derrière la cravate. Être Londonien, je m'inquiéterais: 2012, ça vient vite.

Oui, vraiment, les Chinois savent faire. On connaissait leur penchant pour la pyrotechnie, les couleurs. Mais quelle coordination! Les Chinois ne frisent pas la perfection, ils l'ont inventée.

Dès le premier tableau, on savait que nos yeux ne quitteraient jamais l'écran. Un jeu de percussions, aussi énergique que lumineux, a lancé la cérémonie. Puis, ce parchemin géant qui se déroule, et sur lequel défileront autant d'images que de Chinois au summum de la concentration. Irréel, inconcevable. «Comment se fait-il qu'on les ait tant ignorés?» demandait Alain Goldberg, sur le ton du regret.

Et encore, on n'avait rien vu. Le tableau le plus impressionnant, celui évoquant la typographie, allait nous laisser bouche bée. Il était constitué de prismes formant vagues et symboles, mus par des acrobates d'une incroyable précision.

Ont suivi un numéro sublime sur les voies maritimes, puis, symboles de la tradition du pays, d'éblouissantes poupées chinoises, et encore d'immenses colonnes se déployant sous nos yeux. Dommage que le son n'ait pas été plus clair; il se perdait parfois dans le vaste stade, notamment pendant le numéro du pianiste chinois Lang Lang.

Passons sur la chanson-thème, You and Me, interprétée par Sarah Brightman et Liu Huan, qui a paru mièvre à côté des splendeurs qui l'avaient précédée. Hormis cela, les Chinois auront été parfaits jusqu'au bout, avec l'hymne olympique interprété en grec par des enfants aux voix d'une justesse irréprochable. Et l'allumage de la vasque ultramoderne, du haut des airs, aussi surprenant qu'inattendu.

Alain Goldberg n'a pas soufflé mot sur l'absence de Stephen Harper dans la foule, alors que Bush, Sarkozy et Poutine y étaient. «C'est formidable que les chefs d'État se soient rendus malgré la polémique», a lancé Goldberg.