Plusieurs personnalités françaises ont rendu hommage lundi à l'écrivain russe et ex-dissident Alexandre Soljenitsyne, décédé dimanche à 89 ans, rappelant qu'il avait incarné «la lutte contre le totalitarisme soviétique».

Le Prix Nobel de littérature, décédé dimanche soir à 89 ans en Russie où il était revenu en 1994 après vingt ans d'exil, était «un homme courageux qui incarnait, à bien des égards, la conscience de l'humanité face au totalitarisme», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, dans un communiqué.

Alexandre Soljenitsyne «a été l'incarnation de la dissidence en URSS. Il a été l'âme et le visage de la lutte contre le totalitarisme soviétique et son système concentrationnaire», a estimé le ministre.

«Pour tous ceux qui, en France et ailleurs, ont fait des Droits de l'Homme une exigence indépassable, (son) oeuvre a valeur de modèle», poursuit-il.

C'est en France que le manuscrit de l'oeuvre majeure d'Alexandre Soljenitsyne, L'Archipel du Goulag, avait été exfiltré clandestinement pour y être publié pour la première fois en 1973.

Le président français, Nicolas Sarkozy, avait rendu hommage dans la nuit à l'écrivain, «une des plus grandes consciences de la Russie du XXe siècle» dont l'«intransigeance, son idéal et sa vie longue et mouvementée, font (...) une figure romanesque, héritière de Dostoïevski».

Son prédécesseur Jacques Chirac, a salué «un grand combattant pour la vérité, qui aura oeuvré à la réconciliation des Russes avec leur passé».

Le député européen souverainiste Philippe de Villiers, a pour sa part souhaité que soient lues «dans toutes les écoles de France» à la rentrée, «quelques pages» du «plus grand dissident du XXe siècle».

Le Parti communiste français, longtemps resté sous la houlette des autorités soviétiques, a pour sa part souligné que s'il avait été «un grand dénonciateur», Alexandre Soljenitsyne avait «raté le rôle de grand réconciliateur et de défenseur des nouveaux opprimés» après son retour en Russie en 1994.

L'écrivain était devenu un «ermite (...) fasciné par une logique grand-russienne et slavophile pouvant friser avec un antisémitisme redevenu de saison», a ajouté le PCF.