Un chanteur qui célèbre 25 ans d'une carrière bien remplie ne peut que s'amener en ville avec une multitude de succès, formule gagnante pour une soirée qu'on souhaite mémorable. En s'arrêtant à Montréal dans le cadre de sa tournée 25 LIVE, George Michael a mis fin à une absence de 20 ans. La dernière fois, il s'était produit au Stade olympique. Hier soir, c'était dans un Centre Bell rempli de gens impatients de le revoir.

Le chanteur a tout mis en oeuvre pour impressionner ses fans. D'abord visuellement. Soutenu par un dispositif scénique singulier (trois écrans géants, une structure de trois étages pour accueillir les neuf musiciens et un parterre qui servait aussi d'écran pour des projections vidéo et des images numérisées), George Michael a marqué des points avant même son arrivée sur scène.

Après avoir entonné Waiting, il a rapidement fait bondir presque tous les 12 370 spectateurs de leur siège grâce aux premières mesures de FastLove. Le chanteur de 45 ans n'a pas renié le duo Wham. Dès la troisième chanson, il a fait cadeau de I'm Your Man. Everything She Wants et Careless Whisper allaient suivre plus tard.

George Michael s'est présenté à nous comme on l'attendait : en veston, souriant et avec une vingtaine de succès à offrir, envoyés à quelques mesures près comme ils ont été enregistrés sur ses albums Faith, Listen Without Prejudice et Older, notamment. «Bonsoir, Montréal ! Êtes-vous prêts à tomber d'épuisement? J'espère que, à la fin de la soirée, vous allez me pardonner ma longue absence. Je vais me donner à fond pour y arriver.»

C'est un spectacle de très grande qualité qu'a offert George Michael, bien qu'il ait été ponctué de plusieurs slows et d'un entracte qui ont quelque peu refroidi l'ambiance. Les One More Try, First Time Ever, Roxanne et Kissing À Fool nous auront au moins fait apprécier la voix claire et puissante de l'artiste, aussi à l'aise dans une ambiance «discothèque» que dans le style «cabaret» – mais de loin meilleur chanteur que danseur.

Durant toute la soirée, l'artiste britannique, qui nous a offert de merveilleux vidéoclips dans les années 90, n'a fait qu'un avec ses six choristes et ses musiciens devant des images léchées qui avaient parfois l'air de flotter autour d'eux. La mise en scène était, en fait, si actuelle qu'elle a d'un coup effacé l'élément nostalgique qui peut parfois peser lourd sur un artiste. Même à l'autre bout du Centre Bell, on avait ainsi vraiment le sentiment de faire partie de la fête. Celle d'une star dont l'image et les chansons ne semblaient pas avoir pris une ride.