Il ne s'est pas dit grand-chose de bon sur TQS depuis que les frères Rémillard en ont pris les commandes. Au début août, alors que plusieurs avaient encore en travers de la gorge l'abolition des salles de rédaction de la chaîne, on annonçait la mise en ondes d'un talk-show animé par Benoît Gagnon à l'heure du Grand Journal et de Flash.

Arriver en pleine tourmente aurait pu rebuter l'ex-animateur de Salut, bonjour. Benoît Gagnon ne cache pas qu'il a pesé le pour et le contre avant d'accepter de piloter une quotidienne de début de soirée, comme à l'époque de Benezra. «On m'a beaucoup cruisé pour animer à TQS, affirme-t-il. Trois maisons de production m'ont proposé des émissions du matin ou du retour à la maison. J'étais réticent, jusqu'à ce que Philippe Lapointe, mon ancien patron à TVA, aujourd'hui chez Pixcom, me téléphone.»

Celui qui se dit déçu du sort des journalistes de TQS croit néanmoins à la relance de la chaîne. «Je me pose encore des questions parfois. Moi aussi, j'estime qu'il n'y aura plus assez de nouvelles à TQS. On m'a aussi dit: à ta place, je n'irais pas. C'est comme si tu allais jouer au Centre Bell seul sur la patinoire, sans spectateur dans les gradins. Mais je veux que les gens me donne une chance. Laissons-en une aussi aux Rémillard. Pourquoi les enterrer tout de suite, alors qu'ils auraient pu rester chez eux avec leurs millions? Je trouve excitant de participer à une relance.»

C'est d'abord son amour des émissions de fin de soirée américaines qui a convaincu Benoît Gagnon de se lancer dans l'aventure. «Je suis un fan de Letterman, qui peut commencer une émission avec Barack Obama et la terminer avec Michel Lauzière», note l'oiseau de nuit de 37 ans.

La quotidienne qui devrait s'appeler Le retour de Benoît Gagnon prendra toutefois l'allure d'un magazine, notamment avec des chroniqueurs réguliers (Jean-Pier Gravel, au culturel, Alain Dumas...). «Nous serons une solution de rechange aux bulletins d'informations, dit Gagnon. Pour l'instant, quand on ne veut pas regarder les nouvelles, on se tourne vers les chaînes américaines ou spécialisées.»

«Je veux faire de la télé divertissante et intelligente, poursuit-il. Je ne veux pas tomber dans la facilité ni le cucul; ce qu'on a souvent associé à TQS. Je veux monter la barre. Au lieu de dire un char, on peut dire une voiture! On pourrait, par ailleurs, expliquer le processus des élections américaines qui nous semblent durer une éternité.»

Benoît Gagnon tient aussi à des performances musicales en studio, par des artistes francophones et anglophones. «À la télé, à part MusiquePlus, où passent des gens comme Jack Johnson et Duffy? Dans toutes les émissions européennes que je regarde, des Lenny Kravitz font des plateaux quand ils sont en France ou en Italie. Je veux avoir de tels artistes chez nous!»

L'automne sera chargé pour Benoît Gagnon qui anime également à la radio d'Énergie, quatre heures par jour. Mais comme se retrouver sur un plateau télé lui manquait... La rentrée s'annonce aussi payante pour celui qu'on verra également à Z télé (Équipé pour rouler). «Je vais pouvoir aller à Disneyworld avec les enfants cet hiver!»

Le retour de Benoît Gagnon, à partir du 29 septembre, de 17h30 à 19h.