Autant l'avouer tout de suite: Le Combat ordinaire occupe une place bien particulière dans ma «bédéthèque» personnelle. Je me suis délectée des crises d'angoisse de Marco, ex-photographe de guerre en pleine crise existentielle.

J'attendais donc avec beaucoup d'impatience le quatrième tome de la série. Trop, peut-être, car ce bouquin m'est tombé des mains. Le tome précédent se terminait sur un Marco névrosé (rien de neuf sous le soleil!), sur le point d'apprendre sa future paternité. Le Marco nouveau est presque serein devant sa fille Maude, beaucoup moins introspectif et tourmenté. Bref, moins attachant et moins drôle. Ses préoccupations personnelles sont devenues des préoccupations sociales. D'acteur de sa propre existence, il est devenu spectateur de la vie des autres... Manu Larcenet sort du cabinet du psy pour entrer dans les bistrots où on discute de la France de Sarkozy, où les travailleurs viennent boire pour oublier la fermeture des usines et des chantiers. L'intention n'est pas mauvaise, mais l'émotion n'y est pas. Le bédéiste nous sert ici des dialogues convenus sur des situations décriées mille fois... Décidément, ce Combat est très ordinaire.

** 1/2

T.4 Planter des clous

Manu Larcenet/ Dargaud