Le poète palestinien de renommée internationale Mahmoud Darwich, décédé samedi aux États-Unis, devrait être enterré mardi à Ramallah, en Cisjordanie, a-t-on appris lundi de sources officielles.

Darwich, l'un des plus grands poètes contemporains de langue arabe, sera inhumé près du palais de la Culture de Ramallah, dans un lopin de terre depuis lequel peut être aperçue la banlieue de Jérusalem, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur État.

Des dizaines de milliers de personnes, en tête desquelles le président palestinien Mahmoud Abbas et son premier ministre Salam Fayyad, sont attendues aux obsèques, annoncées comme les plus imposantes depuis celles du chef historique des Palestiniens Yasser Arafat décédé en novembre 2004.

La direction palestinienne a d'ores et déjà fait imprimer quelque 5000 drapeaux palestiniens frappés de l'effigie de Darwich pour les déployer lors des funérailles, selon les sources.

Les obsèques risquent toutefois d'être repoussées à mercredi si le corps de Darwich n'est pas rapatrié à temps des États-Unis où une délégation palestinienne s'est rendue pour superviser le transfert de la dépouille vers Ramallah via Amman, la capitale jordanienne, selon les mêmes sources.

Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a affirmé à l'AFP que Darwich, originaire du village d'Al-Birweh, en Galilée, dans le nord d'Israël, sera enterré à Ramallah «conformément à son voeu».

«Aucune demande n'a été faite à Israël» pour qu'il soit inhumé sur les terres de son village natal, rasé lors de la guerre israélo-arabe de 1948, a ajouté le ministre.

Darwich qui souffrait d'une maladie cardiaque, est décédé samedi aux États-Unis dans un hôpital de Houston, où il avait subi une intervention chirurgicale, à l'âge de 67 ans.

Il avait acquis une notoriété internationale, avec près de trente ouvrages traduits en quarante langues. Lauréat du prix Lénine de l'ex-URSS, chevalier des Arts et des Lettres (France), il avait reçu à La Haye le prestigieux prix Prince Claus pour «son oeuvre impressionnante».

Son célèbre poème de 1964, «Identité», sur le thème d'un formulaire israélien obligatoire à remplir, deviendra un hymne repris dans tout le monde arabe.

Il avait choisi l'exil au début des années 1970, avant de s'installer dans les territoires palestiniens en 1995.