L'art contemporain n'est pas uniquement l'affaire des beaux quartiers. Jusqu'au 31 août, des artistes québécois reconnus s'exposent à la maison de la culture de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Et bien que l'exposition se tienne dans l'arrondissement le plus pauvre de la métropole, les organisateurs espèrent bien susciter des vocations de collectionneurs.

Peintures de Paul Bourgault, collages de Jérôme Fortin ou photographies d'Evergon, la trentaine d'oeuvres présentées à l'exposition Collectionner l'art offre un aperçu assez exhaustif de ce qui se fait actuellement en arts visuels dans la province.

«On a voulu démocratiser l'art contemporain», a dit hier Claude Morissette, agent culturel à l'arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension. Cet arrondissement est peu coutumier de ce genre d'expositions: on y retrouve seulement une galerie.

La photographe Emmanuelle Léonard a salué l'initiative, jugeant nécessaire que l'art contemporain «s'ouvre à un autre public que celui qui fréquente les galeries».

Mais les organisateurs ne s'en cachent pas, l'exposition n'a pas seulement un but éducatif. Il s'agit aussi d'encourager la vente privée en dehors des circuits d'initiés.

M. Morisette a indiqué avoir voulu exposer «des oeuvres qui se prêtent bien à une première collection». Avec des prix s'échelonnant entre 700 et 5000 $, toutes les oeuvres exposées sont à vendre dans des galeries montréalaises.

«Les prix montrent que l'art visuel peut être accessible, a dit M. Morisette. C'est un mythe de penser qu'il faut être riche pour acheter une oeuvre d'art. C'est une question de passion.»

Depuis son début à la mi-juin, l'exposition a accueilli plus de 600 personnes et aurait permis la vente de quelques productions.

Ce type d'expérience doit être réitéré, a estimé le président l'Association des galeries d'art contemporain (AGAC), Rhéal Olivier Lanthier. «L'art contemporain évolue dans un marché difficile au Québec. Nous ne sommes pas l'enfant gâté des arts», a-t-il dit.