Le public du Jardin des Vestiges a eu droit à un billet gratuit à destination de Séville, hier soir, dans le cadre de la dernière de trois Destinations lyriques présentées par la Société d'art lyrique du Royaume (SALR) et La Pulperie.

Un programme sous forme de carte postale à la main, les spectateurs ont amorcé leur voyage en deux parties dans le sud de l'Espagne au son de la voix de la soliste Huguette Tremblay et du piano de Céline Perrault.

La chanteuse est apparue sur scène vêtue d'une robe noire aux longues manches aux revers rouges. Éventail à la main, elle a fait résonner sa voix entre les murs de pierre du bâtiment 1912. Quelques accessoires, un éclairage minimaliste et la beauté de la musique ont suffi à faire voyager le public composé de dizaines de spectateurs de tous âges.

Expressive, la chanteuse a su faire ressentir la chaleur de l'Espagne aux spectateurs massés devant la petite scène. Elle a notamment offert "Habanera" et "Séguedille" de Carmen en plus de quelques chansons populaires espagnoles de Manuel de Falla. Accompagnée avec force au piano, la soliste a fait montre de la puissance de sa voix devant un public attentif.

Après une brève pause, le groupe Vida Flamenca est apparu sur scène. Les danseuses et la chanteuse, fleurs rouges dans leurs cheveux noirs, incarnaient à elles seules toute la chaleur de l'Espagne. Marie-Hélène Raby a donné le coup d'envoi à la prestation en racontant, en espagnol puis en français, l'histoire du flamenco.

De sa voix aux intonations variées, la chanteuse s'est exécutée sous les encouragements de ses partenaires de scène avant que Robert Pelletier, percussionniste, et Roger Boudreault, guitariste, s'exécutent sur leurs instruments.

La formation a offert plusieurs pièces, passant du flamenco traditionnel au plus moderne. Les membres de Vida Flamenca ne font pas que danser, chanter ou jouer de la musique. Ils transposent dans un espace tout un univers, incarnent une culture entière.

La prestation de la danseuse Christina Tremblay a conquis la foule. La danseuse a fait montre de puissance et de douceur en bougeant au son de la musique. L'écho de ses pas saccadés accentuait la puissance de la performance.

La danseuse Véronique Tawn a elle aussi impressionné le public par sa performance. Accompagnée de son ombre qui dansait sur le mur de pierre derrière elle, la jeune femme a permis à l'auditoire de s'évader, le temps d'une soirée, sous les chauds rayons du soleil espagnol. Les danseuses parviennent toutes deux à démontrer à la fois force et grâce par l'utilisation impressionnante de leurs bars comme de leurs jambes.

La seconde édition des Destinations lyriques, dont le retour avait été assuré par le succès remporté par la première édition, prenait fin hier soir. Après New York et Paris, les adeptes de dépaysements ont pu s'imprégner d'une dernière culture, espérant avoir droit à un autre tour du monde l'an prochain.