Depuis le lancement de son premier disque, un mini album de sept chansons intitulé «La Danseuse astronaute», Mireille a la tête dans les nuages et les pieds sur terre. Pas facile de cumuler toutes les fonctions d'artiste à gérant, de vendeur à relationniste.

«Je dois me transformer en femme d'affaires. Je confierais volontiers le rôle d'administrateur à un autre.»

Vivement le jour où elle pourra se consacrer uniquement à créer. L'urgence est grande dans la galaxie Mireille de multiplier les compositions et les mots, ses vaisseaux de prédilection, pour raconter tout ce qui l'habite. Une baleine boréale soupirant après le Groenland, un caméléon «avec des sornette plein sa casquettes», une amoureuse qui «fond comme un glaçon», une conteuse puisant dans le répertoire de Louis Fréchette pour conter l'histoire de Jos Violon, une Margueritte effeuillée qui a «balayé sous la table des pétales séchés», une danseuse étoile «prise d'un mal imaginaire en hait du chapiteau» et une poète réclamant un fil d'or pour coudre les silences.

Grâce à la bourse de recherche et de création octroyée cette année par le Conseil des arts et lettres du Québec, Mireille Bouchard a pu s'entourer de collaborateurs d'expérience Laurie Ouelle (ukulélé) sa réalisatrice et amie, originaire, Ives Décary auteur-compositeur et co-réalisateur, Jean-François Déry (basse et contrebasse), Denis Cliche (percussions), Serge Caspitran (guitare).

«C'était incroyable de travailler avec eux, c'était inespéré de les avoir pour ce projet!» s'exclame Mireille.

Ce qui la comble, c'est de pouvoir se donner à plein temps à sa danse de l'espace. Car le spectacle est en construction permanente. De nouvelles musiques et chansons. «Un concept avec interaction sur scène et aussi avec le public. Il se crée une véritable synergie entre les musiciens.»

Accueillant les visiteurs sur son site, Mireille déclare: «Je crois que le quotidien doit être autre chose que le quotidien. Écrire des chansons, c'est voler du temps à l'ordre ordinaire des choses. Et faire un spectacle, c'est un moment en or pour partager le butin!»

Un bocal éclaté

Le langage coloré de Mireille provoque un enchantement. Envoûté que l'on est par une musique originale, surprenante. On est projeté dans un monde irréel, très ludique, très visuel. Les mélodies s'insinuent légères en apparence et pourtant accrocheuses. Un plaisir qui se continue et confère à la poésie de ses mots un caractère très particulier.

Se croit-on sous un grand chapiteau où, dit-elle, « Je suis celle qui plane/ Je suis celle qui ose» espérant peut-être «Un pas de trop et je tomberai du décor/ Un pas de trop et je quitterai mon corps/ Libre et légère en orbite dans l'espace», que les mots nous saisissent au vol et nous étreignent sur le double sens d'une phrase aussi simple que «Et j'entendrai vos derniers bravos».

Narratrice, joyeuse et nostalgique, sensible et moqueuse, rêveuse et amoureuse, Mireille promet beaucoup. On a envie de la suivre, jusqu'à l'Anse-de-Roche, «Pour regarder valser l'aube au bout du quai.»

L'album La danseuse astronaute est disponible sur le site www.toutsurmireille.com.