Les enfants de minuit, roman de l'écrivain britannique Salman Rushdie, a été désigné jeudi meilleur Booker Prize, prix littéraire équivalent en Grande-Bretagne du prix Goncourt, de tous les temps.

Les enfants de minuit (Midnight's Children), Booker Prize 1981, une fable symbolique contant le destin d'enfants nés le jour de l'indépendance de l'Inde et du Pakistan, a été reconnu comme le «Best of the Booker», le meilleur des 41 Booker décernés à ce jour.

Salman Rushdie, l'auteur des Versets Sataniques, avait déjà reçu pour ce même roman en 1993 le «Booker des Bookers», prix récompensant alors le meilleur Booker en 25 ans d'existence.

Le roman de Rushdie a été choisi par des lecteurs du monde entier, pour une récompense célébrant le 40e anniversaire en fin d'année du Booker.

En tournée de promotion aux États-Unis de son dernier roman The Enchantress of Florence, Salman Rushdie s'est réjoui de ce succès dans un message préenregistré retransmis lors de la cérémonie d'annonce du résultat à Londres.

«Merveilleuse nouvelle! Je suis absolument ravi et je voudrais remercier tous les lecteurs dans le monde qui ont voté pour Les enfants de minuit», a-t-il déclaré.

Outre Les enfants de minuit, cinq livres étaient présélectionnés: Disgrâce du Sud-Africain J.M. Coetzee (Booker Prize 1999), Oscar et Lucinda de l'Australien Peter Carey (1988), Le siège de Krishnapur du Britannique J.G. Farrell (1973), The Ghost Road de la Britannique Pat Barker (1995) et Le conservateur de la Sud-Africaine Nadine Gordimer (1974).

Le Booker Prize est l'un des prix littéraires les plus prestigieux récompensant le meilleur roman de l'année écrit en anglais par un citoyen membre du Commonwealth ou de la République d'Irlande.

Au total depuis 1969, 41 Booker Prize ont été décernés, car deux prix ont été accordés en 1974 et en 1992.

Salman Rushdie, auteur d'origine indienne, a passé de longues années dans la clandestinité pour avoir écrit en 1988 les Versets Sataniques, livre jugé blasphématoire envers l'islam.

L'imam Khomeiny, guide suprême de la révolution islamique iranienne, avait prononcé à son encontre le 14 février 1989 une fatwa le condamnant à mort.