Autant les Grandes gueules faisaient rire les auditeurs d'Énergie, autant Astral Media, propriétaire du réseau, ne doit pas la trouver drôle aujourd'hui. Le départ des Grandes gueules de l'antenne se fait toujours ressentir chez Astral, dont les résultats du troisième trimestre font état de la décroissance de ses stations radiophoniques québécoise.

Et même si l'acquisition de Standard Radio, en octobre dernier, permet de propulser les bénéfices d'Astral pour le trimestre, les investisseurs ne sont pas convaincus : le titre d'Astral chuté de plus de 7 % hier à la Bourse de Toronto, terminant la journée à 29,96 $.

Pourtant, les revenus d'Astral Radio ont augmenté de 151 % par rapport au troisième trimestre de 2007, pour s'établir à 86,5 millions de dollars. Le bénéfice net est de plus de 31 millions, en hausse de 146 %. Mais n'eût été Standard Radio (53 stations de radio, revenus de 56,1 millions au troisième trimestre), il aurait fallu de l'encre rouge pour présenter la croissance du secteur radio.

C'est qu'avec le départ des Grandes gueules, qui ont réorienté leur carrière vers la scène au printemps 2007, Astral a perdu l'émission radio la plus écoutée au Canada. Les cotes d'écoute en ont pris pour leur grade, et les revenus publicitaires aussi, particulièrement à Montréal.

Les résultats d'exploitation des radios du Québec et de l'Atlantique ont donc connu une décroissance de 7 % au troisième trimestre, alors que le marché global a diminué de 3 % durant la même période.

Selon Drew McReynolds, analyste chez RBC Marchés des capitaux, il s'agit de «la surprise négative du trimestre». «Même si nous nous attendions à ce que les résultats du secteur radio soient faibles, nous ne nous attendions pas à ce qu'ils le soient autant», écrit-il dans une note publiée hier.

Hier, au cours d'une téléconférence avec les analystes et les membres des médias, la direction d'Astral a promis un redressement. Elle a indiqué que l'émission Dominic et Martin (qui a remplacé les Grandes gueules dans la case du retour à la maison) avait de meilleurs résultats quant aux cotes d'écoute, et que la tendance devrait se poursuivre.

«Nous sommes sur la bonne voie pour récupérer ce que nous avons perdu avec le départ des Grandes gueules», assure Jacques Parisien, président d'Astral Radio et Astral Affichage.

«Nous avons des indications que le reste de nos stations au Québec et dans le reste du Canada auront des résultats qui correspondent à leur marché respectif dans le quatrième trimestre», ajoute le président et chef de la direction d'Astral, Ian Greenberg. Les prochaines données sur les cotes d'écoute seront dévoilées la semaine prochaine.

L'affichage fait bonne figure

Globalement, Astral Media annonce une hausse de 21 % du bénéfice net pour le trimestre, qui passe à 43,3 millions.

Le bénéfice par action est de 766 cents, une hausse de 12 %. Les revenus sont de 233 millions, bonifiant de 38 % les revenus de l'an dernier.

En télévision, pendant que les revenus publicitaires augmentaient de 14 %, les revenus d'abonnement ne grimpaient que de 2 %, à 96,6 millions. Le taux de pénétration élevé des chaînes spécialisées explique en partie cette faible croissance, selon l'entreprise.

Le bénéfice de la filiale Affichage d'Astral a pour sa part augmenté de 52 %, à 4,6 millions.

Ian Greenberg indique que l'entreprise commence ce mois-ci l'installation de mobilier urbain à Toronto, dans le cadre d'un contrat d'un peu plus d'un milliard de dollars sur 20 ans.

Astral fournira et gérera 26 000 pièces de mobilier en échange du monopole de l'affichage publicitaire sur ce mobilier.