La nomination du président de France Télévisions par le chef de l'État, une mesure décidée par Nicolas Sarkozy dans le cadre de la réforme de l'audiovisuel, n'est pas une avancée, a estimé jeudi sur France-Info Patrick Poivre d'Arvor. À l'heure de présenter son dernier journal de 20 h, il s'est dit «triste», avec «beaucoup de nostalgie», mais «serein» et pas «amer».

Il y a 20 ans, «lorsqu'il a été décidé que cette nomination (du président de France Télévisions) ne serait plus du ressort du pouvoir central, j'ai trouvé que c'était une bonne chose», a expliqué PPDA. Le journaliste trouve «assez insultant» de «laisser entendre» que le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), jusqu'à présent chargé de nommer le patron de la télévision publique, n'est «qu'un faux-nez du pouvoir».

Le CSA prenait ses «décisions en pleine liberté et il me paraissait utile qu'il puisse y avoir cet espèce de filtre entre le pouvoir et les nominations», a-t-il souligné. «C'est un avis personnel, mais j'espère que ce n'est pas parce que j'exprime ce type d'avis qu'on me montre la porte de la sortie.»

À propos de son éviction après 21 ans de présentation, «je n'ai pas à juger, chacun reconnaîtra ce qui s'est passé», a-t-il dit. «Ce que j'observe, c'est qu'il n'y a aucune faute qui me soit reprochée. Nos audiences n'ont jamais été aussi bonnes», souligne-t-il.

Il souhaite à Laurence Ferrari, qui lui succédera à la rentrée, de «pouvoir garder ce lien que nous avons tissé pendant 21 ans maintenant avec les télespectateurs. Et puis de continuer à protéger cette rédaction (...) C'est important, surtout par les temps qui courent», a-t-il conclu.