Il s'agit, sans l'ombre d'un doute, de l'un des grands événements culturels de l'été parisien qui n'en manque pourtant pas: lundi soir, les Grands ballets canadiens entament une «résidence» de trois semaines sous la somptueuse nef de verre du Grand Palais, entre la Seine et les Champs Elysées.

Après le San Francisco Ballet, le «Alvin Ailey American Dance Theater» puis Cuba, l'année dernière, la troupe montréalaise est, jusqu'au 9 août, l'unique invité de la quatrième édition des Etés de la danse.

A la faveur de cette prestigieuse manifestation, les 36 danseurs de la compagnie dirigée par Gradimir Pankov présenteront trois programmes de ballets (pour 16 représentations au total). On y retrouvera des pièces de l'Israélien Ohad Naharin (son « Minus One » ouvre le bal lundi soir), de Jiri KyliDan, Mauro Bigonzetti, Didy Veldman ou encore Stjin Celis. La programmation comprend aussi des cours publics donnés par les danseurs et des «after-shows» conçus par les DJ et les VJ du Festival Elektra.

Plus de 50 000 spectateurs sont attendus à ces quatrièmes Etés de la danse, qui jouissent par ailleurs d'une importante couverture médiatique et d'une impressionnante campagne d'affichage, dans le métro parisien, les autobus et les abribus. Le festival offre donc une visibilité sans précédent aux Grands ballets, décrits par l'hebdomadaire culturel Le Figaroscope comme «une exception européenne en Amérique du Nord».

Même si leur réputation d'audace et d'éclectisme n'est plus à faire, les Grands Ballets, fondés en 1957, n'étaient pourtant pas venus à Paris depuis 1974. Cette année-là, ils avaient présenté « Tommy » de Fernand Nault. On dit que cela avait été un triomphe, mais comme près de 35 ans se sont écoulés depuis, on peut considérer que le retour des Grands Ballets marque en fait leurs véritables débuts français. On peut prédire aussi que l'événement aura une influence déterminante sur la suite de la carrière internationale déjà florissante de la compagnie.

La venue à Paris des Grands Ballets est «labellisée» 400ème. Pour la ville de Québec et le Québec, c'est une bonne opération : les Etés de la danse leur offrent la vitrine prestigieuse qui leur a manqué jusqu'ici au coeur de la capitale.

Dans les coulisses des Etats de la danse, on souligne toutefois que l'invitation faite aux Grands Ballets n'a pas été dictée par cet anniversaire, mais bien par l'excellence de la compagnie. «C'est un choix artistique», a déclaré le directeur de la manifestation, Valéry Colin, ancien danseur de l'Opéra de Paris et ancien élève de Gradimir Pankov, le patron des Grands ballets.