«Tu ne peux pas te tanner de jouer sur les Plaines!» s'exclame Vincent Vallières qui s'y produit, ce soir, à l'occasion du Festival d'été de Québec, en première partie de Mes Aïeux. Site historique inspirant, les plaines d'Abraham représentent la «plus belle place» pour un spectacle, selon lui.

«C'est l'événement en chansons le plus important au Québec», considère Vallières. Même s'il n'y fait qu'une courte prestation, entre 19h et 20h15, participer au Festival lui offre le privilège de rejoindre les gens qui le connaissent peu. Mais avant tout, c'est l'occasion de monter sur une scène au Québec. «J'accepte volontiers les invitations en Europe, mais m'expatrier, je n'en rêve pas la nuit. J'aime être en tournée au Québec», lance celui a qui a gagné le Prix Guy Bel 2008. Cet hommage récompense les meilleurs auteurs-compositeurs et interprètes du Festival Pully-Lavaux en Suisse.

Pour sa quatrième présence au Festival, Vallières promet un spectacle rock et énergique. Il compte aussi insérer quelques chansons plus douces, tirées de son plus récent album Le repère tranquille et de Chacun dans son espace.

S'il prévoit toujours un canevas de base pour ses spectacles, Vincent Vallières écoute comment il se sent le jour J «pour ne pas être sur le pilote automatique». Être conscient de la chance qu'il a de s'exprimer comme artiste lui importe beaucoup. «Afin de respecter notre public, on ne doit rien tenir pour acquis, malgré la fatigue et les horaires de fous.»

Vallières, spectateur

Bien que le Festival fête ses 41 ans, Vincent Vallières l'a très peu fréquenté comme spectateur. Sa carrière a commencé lorsqu'il avait à peine 20 ans. Mais s'il devait voir un seul spectacle cette année, «ce serait celui de Mes Aïeux», affirme-t-il sans complaisance.

«C'est tripant qu'on permette à Mes aïeux, un groupe de chez nous, de se produire un samedi soir. Ils célébreront la chanson française dans la première ville francophone d'Amérique pendant le 400e. C'est ce que j'ai envie de célébrer cette année : l'histoire, la culture et la langue françaises!»

Chez Vallières, l'amour de la culture québécoise et celui de la chanson sont nés en même temps. «J'ai découvert la musique avec une caisse de vinyles de Gilles Vigneault et de Félix Leclerc, offerte par un oncle. Ç'a été évident à partir de ce moment que j'allais chanter en français toute ma vie!» raconte-t-il.

C'est pourtant dans la langue de Shakespeare qu'il a fait ses premières armes. «Un groupe qui a duré deux semaines : les Money Drifters!» rigole-t-il aujourd'hui.

La simplicité volontaire

Pour se faire plaisir sur scène, Vincent Vallières chante Le repère tranquille. «Je me vois bien vieillir avec cette chanson», mentionne-t-il. Malgré l'apparente simplicité de ses chansons, il compose la plupart de ses textes pendant des mois. Chez lui, l'inspiration divine d'écrire une chanson en à peine une heure n'arrive qu'une fois aux deux ans.

«Je veux que mes histoires soient compréhensibles à la première écoute, pour qu'elles entrent dans la vie des gens», souligne-t-il. Il explique qu'il ne travaille pas tant la forme, que le développement de l'histoire, pour qu'elle évolue ligne après ligne, pour que la musique vienne du coeur.

«Je ne mets pas l'effort poétique de l'avant. Ça devient trop mathématique. Je n'ai pas envie qu'on sente la tête dans mes chansons. Je préfère les choses plus malhabiles, qui ont une énergie brute. Par exemple, mon sportif préféré est Steve Bégin et non Alex Kovalev, parce qu'il ne fera jamais rien à moitié. Il est conscient de la chance qu'il a de jouer au hockey avec le Canadien», conclut poétiquement Vallières.